L’archipel de l’éternel printemps

Vendredi 9 septembre 2022. 23 heures 30.

Langoureusement allongés sur le canapé-lit du salon d’Allan que l’on squatte depuis que nous sommes SDF, on peine à trouver le sommeil. 

Partir,  se dégourdir les jambes, prendre des billets d’avion pour… n’importe où… mais pas trop chers non plus car les temps sont rudes… LOL

Les Baléares… Why not !

La Sicile… Why not !

La Crète… Why not !

Une croisière en Méditerranée… Impossible… Aucune fringue décente pour la soirée du capitaine… Nos tenues de bal « croupissent » dans l’un des innombrables cartons entreposés dans un garde-meubles depuis le 4 octobre 2021 !

Et pourquoi pas Tenerife, la plus grande île des Canaries !

Minuit

Allez, « on y go ». En deux clics, on est sur le site de Ryanair. 

00 heures 10 

Départ de Marseille le 13 septembre à 06h40 direction Tenerife.

Retour le 24 septembre en fin d’après-midi. 

Au cœur le l’océan Atlantique, à quelques kilomètres des côtes marocaines,  l’île de Tenerife fait partie de l’archipel Canarien, appelé « archipel de l’éternel printemps ».

Nos nombreuses lectures des 3 jours précédant notre départ nous laissent penser que Tenerife est bien loin des clichés touristiques, destination mer et soleil.

Il semblerait que la plus grande et la plus peuplée des îles canariennes soit en fait un paradis pour les amoureux de nature.

Océans, plages de sable noir (une seule de sable blanc), forêts humides, paysages désertiques, volcans… dont le Teide, plus haut sommet d’Espagne qui culmine à 3718 m d’altitude, autant d’éléments qui nous confortent dans notre choix

Lundi 12 septembre 2022. 20 heures.

Le prix (43 €) et la proximité de l’aéroport (8 mn) nous font opter pour l’hôtel première classe de Vitrolles. La vétusté de l’établissement et la petitesse de la chambre nous rappelle certaines piaules d’Amérique latine ou d’Asie ! Ce n’est franchement pas très glamour mais « ça fait le job » et  ce sera suffisant pour une courte nuit !

06 heures 30 : nous sommes bien confortablement assis dans l’avion.

Et c’est parti pour 3h50 de vol. 

Une halte dans la petite ville côtière de Candelaria nous permet d’admirer une très jolie basilique qui serait, d’après nos lectures, la plus visitée de l’île. 

Pour explorer cette partie de l’île, nous choisissons de poser nos bagages pendant 3 jours à la Villa Maria, dans la très agréable ville de La Laguna.

La grande maison rouge entourée d’une pelouse est dotée d’une jolie piscine. Nos chambres sont spacieuses, nickel et cosy. 

Une très longue allée bordée de palmiers nous conduit en une quinzaine de minutes au centre ville historique.

La première capitale de l’île, San Cristobal de la Laguna appelée aujourd’hui La Laguna, est une ville de 158 000 habitants inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est considérée comme la capitale culturelle de l’île.

De belles demeures aux façades colorées et aux portes majestueuses bordent les rues du centre historique dans lequel nous aimons nous perdre.

La ville portuaire de Santa Cruz, capitale de l’île, est la plus grande ville de l’île avec ses 200 000 habitants.

Nous lui accordons quelques heures de visite.

L’auditorio est le bâtiment le plus impressionnant.  Sa haute silhouette dessine dans le ciel une gigantesque voile blanche qui surplombe le bâtiment et domine l’océan ! Spectaculaire ! 

Une petite envie de fruits et nous voici au « Mercado Nuestra Señora de Africa ». 

On ne peut louper l’arche ocre jaune de son entrée principale.

Il s’agit d’un marché très bien achalandé dans une ambiance locale. 

Poissons, fruits et légumes… il y en a pour tous les goûts…

Les couleurs, quant à elles, sont un régal pour les yeux !

La grande église « Nuestra señora de la Conception »  est particulièrement belle. Malheureusement fermée, nous ne pouvons la visiter !

La plage de Teresitas se situe à une dizaine de km au Nord de Santa Cruz. La plus célèbre plage de la région offre un superbe sable blanc alors que l’île est volcanique et formée de roches noires. Mais comment se « fesse » ?  Il semblerait que ce sable fin et blond provienne du Sahara… Comment est il arrivé la ? Par cargo ou grâce à dame nature ?

Quoi qu’il en soit, la plage est magnifique, bordée de palmiers… Une fabuleuse rencontre entre les montagnes escarpées et « le lagon bleu ». On adore !

Le parc rural d’Anaga 

La région Nord-Est de l’île de Tenerife dessine un massif montagneux très escarpé qui descend de façon très abrupte dans l’océan.

Notre randonnée du jour débute dans une forêt humide très dense. Le brouillard nous accompagne durant les premiers kilomètres.

Le sol est glissant et boueux. Notre sentier plonge très vite au milieu d’une végétation luxuriante composée de fougères et d’arbres couverts de mousse. L’ambiance est étrange, mystérieuse. C’est beau… très beau ! On est très loin des paysages semi-désertiques rencontrés au sud de l’île. 

Nous descendons par un chemin escarpé.

Le brouillard fait place au ciel bleu. L’atmosphère se réchauffe jusqu’à devenir suffocante et  550 m plus bas, nous voila au royaume des figuiers de barbarie, des citronniers et des plantes grasses.

L’océan se présente alors à nous. Les pics acérés inaccessibles et les vallées profondes se succèdent. Ici encore, c’est beau, incroyablement beau !

La randonnée étant en boucle, il nous faut maintenant remonter jusqu’à notre carrosse par un sentier tout aussi magnifique.

Nous bouclons cette petite randonnée de 6,6 km et ses 550 mètres de dénivelé en 2 h 50'.

C’est à bord de notre « Polo » que nous continuons notre visite du parc rural de l’Anaga. Une route en lacets spectaculaire nous emmène à la plage de Benijo. Le sable noir confère aux plages un certain charme mais invite peut être moins à la baignade.

Deux ou trois petites gargotes nous font de l’œil. Il est 16 heures et notre rando nous a mis en appétit…

La région Nord-Est est absolument préservée du tourisme de masse. Ici, pas de grands hôtels, pas de de All inclusive, pas d’attractions touristiques… Seulement une nature grandiose, sauvage et… austère. 

En revanche, l’île de « l’éternel printemps » nous réserve bien des surprises depuis le début de notre séjour… Dans la même journée, nous passons du tee-shirt à la doudoune et voire même à la gore tex ! On ne s’attendait pas à des températures aussi basse mi-septembre sur l’île de Tenerife !

16 septembre 2022. Cap vers le Nord-Ouest...

Nous quittons La Laguna pour Puerto de la Cruz sur la côte nord de l’île.

Les deux villes sont distantes d’une trentaine de kilomètres. 

Nous en profitons pour faire une halte à El Sauzal. 

Ce « village » construit sur une falaise surplombe l’océan.

Outre sa très belle église coloniale d’un blanc immaculé entourée d’une végétation luxuriante, El Sauzal est un fabuleux belvédère d’où l’on peut  non seulement admirer le volcan El Teide qui veille sur la vallée mais également  avoir une fabuleuse vue sur les eaux turquoise de l'Océan Atlantique !

Magique !

Il fait encore très chaud et quoi de mieux, pour se rafraîchir, que de « piquer une tête » dans l'océan à la plage de Bollulo… Enfin « piquer une tête », c'est façon de parler car le drapeau baignade est rouge et les maîtres nageurs se tiennent prêt à intervenir a la moindre difficulté. Ici la baignade se résume à se faire « brasser »  par les grosses vagues qui déferlent sur la plage de sable volcanique. 

Arrivés à Puerto de la Cruz, nous descendons à l’hôtel El Tope où nous avons réservé nos deux prochaines nuits.

Nos chambres sont spacieuses et modernes. La piscine toute ronde nous offre un moment de détente après nos journées de visite. Nous sommes plus que satisfaits de notre choix.

Nous consacrons quelques heures à la visite de Puerto de la Cruz. Nous pourrions y rester une journée de plus, cela ne serait pas du superflu tant cette station balnéaire nous plait. Certes, il y a des touristes de toutes nationalités. Beaucoup d'allemands nous semble t-il ! Mais les immeubles modernes, pas toujours du meilleur goût, notamment au niveau des couleurs, entourent le petit centre historique qui, quant à lui, est tout « mimine ». On s’y sent réellement très bien et on prend beaucoup de plaisir à déambuler dans les ruelles encore préservées. ll se dégage de cette ville une certaine douceur de vivre. Depuis notre arrivée sur l’île de Tenerife, on se sent en sécurité. Aucun comportement asocial, aucune agressivité, aucun « Fangio » sur les routes… On a l’impression que les commerçants, les locaux  comme les visiteurs sont détendus ! Et ça fait un bien fou !

Pour la baignade à Puerto Cruz, on a le choix entre les plages de sable volcanique noir… notamment celle du petit port…

et  le « Lago Martianez ».

Ce superbe complexe n’est pas le fait de dame nature mais de César Manrique, un architecte canarien (mais peu importe) qui, dans les années 1970, a créé cet espace de loisirs pour que petits et grands puissent se baigner en toute sécurité dans une ambiance familiale.

Trait d’union entre la ville et l’océan, cet ensemble de 8 piscines aux eaux (de mer) turquoise est organisé un peu comme un parc aquatique mais sans toboggan ni jeux d’eau. Les vastes piscines sont entourées de terrasse et de palmiers.

C’est franchement bluffant et très très beau.

A quelques kilomètres de Puerto de la Cruz, se trouve La Orotava. La ville a été construite à flanc de colline et domine l’océan. On se perd dans ses ruelles. Ça grimpe, ça descend, ça remonte… Disons que la visite de la ville est… pour le moins sportive !

Mais le petit centre-ville colonial est splendide. On ne peut que s’émerveiller devant un balcon, une façade colorée ou une lourde porte ouvragée ! 

Il fait chaud, très chaud même… En quête de fraîcheur, on se réfugie dans je jardin botanique qui constitue une halte rafraîchissante dans le dédale de ruelles colorées. Cette balade nous permet de voir de plus prêt notre premier dragonnier des Canaries.

Les jardins Victoria édifiés en étage sont dotés de très belles fontaines. La vue sur le centre historique et au loin sur l’océan Atlantique sont superbes. 

18 septembre 2022

Notre prochaine étape est prévue à Buenavista del Norte une petite commune de l’ouest de l’île. 

Mais avant d’y arriver en fin d’après-midi, nous nous devons de faire une halte à Icod de los Viños puis à Garachico l’un des villages réputé pour être parmi les plus beaux de Tenerife. 

Lorsque nous débarquons dans le centre de Icod de los Vinos, la fête locale bat son plein. Un orchestre  interprète la musique du film OUT OF AFRICA. C’est remarquablement joué. On ferme les yeux, on apprécie tout en se laissant bercer par cette douce mélodie.

Le spectacle a lieu à proximité de la très belle église coloniale…

C’est depuis le kiosque de la place centrale du village que nous pouvons l’admirer.

LUI, c’est « THE » attraction du village : le Dragonnier millénaire, arbre sacré des aborigène,  incontournable de l’île de Tenerife. Cet arbre, unique, serait âgé de plus de 800 ans. Ce « grand parasol » au pied très large mesure plus de 16 mètres de hauteur pour 20 mètres de circonférence (en fait il ressemble à un chou-fleur !). Le dragonnier d’Icod, symbole de l’île de Tenerife, serait le plus vieux et le plus grand du monde. 

On longe l’océan et on arrive à Garachico, un village de 5 000 âmes. 

Notre regard est aussitôt attiré par une multitude de piscines naturelles : El Caléton.

Ces «  vasques » plus ou moins profondes, plus ou moins grandes ont été créées par l’éruption du volcan Trévéjo en 1700. La lave a enterré une parti du village et, en atteignant la mer,  elle s’est solidifiée et a formé les piscines naturelles que nous admirons aujourd’hui. 

De petites ruelles nous conduisent au cœur du village où trônent deux superbes églises. Nous tombons en admiration devant l’une d’elles. Les 3 palmiers qui se dressent devant la façade magnifie le lieu… Malheureusement nous trouvons porte close et nous devons nous contenter d’admirer son élégante façade. 

Qu’il est beau ce village ! A notre humble avis, Garachico est la perle de Tenerife !

Le centre historique est superbe et les glaces, quant à elles, sont… succulentes !

A Buenavista del Norte, nous avons réservé un gîte chez Emilio pour les deux prochaines nuits. La « ferme » est en fait une très jolie maison canarienne nichée au milieu du parc rural de Téno. On est très loin de l’agitation des stations balnéaires. Ici tout respire le calme et la sérénité. ON ADORE. 

En plus, une chatounette et ses bébés viennent se faire câliner dès que l’on arrive. Éric qui n’apprécie pas les greffiers s’est fait une copine… Elle ronronne de plaisir… Lui aussi - LOL !

L’itinéraire débute par un sentier qui grimpe fort au milieu d’une végétation composée de figuiers de barbaries, de palmiers de dragonniers et même de châtaigniers !  Les chemins sont pavés par endroit.  Il n’y a pas si longtemps ces derniers étaient  les seuls moyens de communication entre les villages. Parfaitement entretenus, ils ont été transformés en chemin de randonnée.

Après 1h30 de grimpette nous atteignons le petit village de Teno Alto.

Le sentier est bordé de figuiers de barbaries. On se risque à cueillir quelques fruits. Malgré les précautions prises pour décortiquer la pulpe rougeâtre et pleine de « pépins » on se retrouve évidemment avec des piquants minuscules plantés dans les doigts et quelques-uns dans la bouche ! Je sais, je sais, mamanette, tu nous l’avais dit - LOL ! Rien de dramatique toutefois… Mais bon, on évitera à l’avenir ! 

La terre et les roches de couleur rouge font bientôt place à une forêt assez dense, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le tronc des arbres et les rochers sont recouverts de mousse. 

C’est face à l’océan et à l’île de la Gomera que nous décidons de casser une petite croûte avant de continuer notre rando.

On est vraiment seul au monde. Le sentier serpente à flanc de montagne. Aucune difficulté même si la vigilance reste de mise.

Nous nous détournons de notre itinéraire pour grimper sur un petit sommet qui s’élève juste au dessus de notre sentier. Fastoche, quelques minutes suffisent pour atteindre le pic Baracan. 

Nos efforts sont récompensés. C’est Waouhhhh !

Le monde est tellement plus beau vu d’en haut, on ne s’en lassera jamais !

Les nuages montent de la vallée et s'accrochent à la ligne de crête. La pluie semble inévitable !

La descente sans aucune difficulté technique mais avec une pluie battante nous ramène à notre lieu de départ. C’est « trempés comme des soupes » que que arrivons à notre carrosse.

Nous bouclons cette randonnée de 11 km et  675 mètres de dénivelé en 4h30.

Cap vers l’Ouest…

20 septembre

Avant de quitter Buenavista del Norte, nous nous devons d’aller faire un tour à Punta de Teno. 

Il y a environ 10 millions d’années, des coulées de lave se sont refroidies au contact de l’océan et ont formé cette langue de terre qui s’avance dans la mer.

De 9 heures à 20 heures, la route qui mène à ce petit bout de terre est fermée aux véhicules pour éviter les foules. La seule façon d’y accéder et de prendre un guagua (prononcer wawa). C’est ainsi que les canariens appellent les transports publics en bus. Ces derniers quittent Buenavista del Nord toutes les heures et parcourent les 9 kilomètres qui séparent les deux points. 

En dehors de ces horaires, la route est libre d’accès.

C’est donc à 8 heures que nous nous « élançons  » sur cette route qui nous a été décrite comme dangereuse !

Elle serpente effectivement le long de quelques falaises vertigineuses. A gauche, d’énormes masses rocheuses dégringolent sur la route et à droite une vue interminable sur l'Atlantique. A notre humble avis, aucun danger sur cette route parfaitement asphaltée, relativement large et sécurisée par de solides parapets.

À l'extrême ouest, sur une colline de roches volcaniques, se trouve le pittoresque phare de Punta de Teno, construit en 1897 et peint de bandes blanches et rouges. Aujourd’hui son accès est interdit !

Des formations rocheuses impressionnantes, des eaux cristallines et une large vue panoramique sur l'Atlantique et l’île de La Gomera complètent ce tableau de bout du monde.

En fin de matinée, nous prenons la direction de Masca qui compte moins de 100 habitants.

Les paysages que nous traversons pour arriver à destination sont époustouflants. Les routes  qui montent ou descendent à Masca sont compliquées, en raison des courbes sinueuses qui participent en même temps à un paysage à couper le souffle.

Et que dire de ce micro village niché sur un éperon rocheux au beau milieu des montagnes les plus sauvages et austères de l’île. 

Masca a a toujours été  retiré, caché et oublié jusqu’à récemment et pratiquement inaccessible. Il a fallu attendre les années 1960 pour que le village soit relié au reste de l’île autrement que par des chemins muletiers.

La végétation luxuriante, les cactus, les sommets vertigineux… tout ce qui nous entoure participent à la beauté du paysage.

Nous mettons le cap très rapidement sur Vilaflor où nous avons réservé un petit appartement.

Pas grand chose à voir dans le village si ce n’est sa jolie église coloniale. Mais cet endroit nous servira de base pour aller explorer demain THE parc national de Tenerife…

Depuis que nous sommes à Ténérife, nous avons randonné dans le parc rural de l’Anaga et celui du Teno. Il nous manque le plus beau, le plus grand, celui qui occupe tout le centre de l’ile : le parc national du Teide.

Avant notre départ, nous ne connaissions même pas l’existence de ce géant au cône parfait qui a donné son nom au Parc éponyme  inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2007.

« S’il faut visiter ne serait-ce qu'un parc, c’est sans aucun doute celui-là » a-t-on lu ça et là dans les guides.  

Alors, c’est avec une impatience grandissante que nous avons attendu ce moment, celui où nous allions mettre les roues et les godasses dans le parc et enfin approcher le géant. 

Nous avons commencé à l’apercevoir à notre arrivée à El Sauzal sur le côté Nord. Bien que lointain, il dressait son cône parfait vers le ciel… Il faut dire que le volcan El Teide, comme l’appelle les canariens, est le point culminant du territoire espagnol (3718 m). Sa dernière éruption date de 1909 . Nous devrions donc être tranquilles durant notre « visite ». 

Il faut naturellement  jouer en permanence avec la météo, capricieuse à ces altitudes (2300 m pour le parc) !

17 septembre : 1ère incursion dans le parc.

Les premiers kilomètres  se parcourent dans une très belles forêt de pins.

Très vite nous l’apercevons…  Il est tellement parfait qu’il n’est pas sans nous rappeler les volcans de la cordillère des Andes… mais sans la neige ! 

Puis, au détour d’un virage, le paysage change du tout au tout. Le « désert »  aride succède à la forêt… 

Nous pénétrons dans la caldera d'où émergent les volcans (17 km de diamètre tout de même) : le Teide, le Pico Viejo et bien d'autres de moindre importance.

Les chaos rocheux, les sombres mers de laves, les strates de terre de différentes couleurs, puis à nouveau le désert où apparaissent quelques touffes de végétation…

Et l’omniprésence de l’incroyable Teide, le volcan des volcans qui domine le parc de toute sa majesté.

Pour pouvoir apprécier le site, il faut l'explorer à pied. C’est tout naturellement que nous enfilons nos chaussures de marche pour faire la randonnée « los roques de Garcia » qui nous permet de pénétrer plus profondément dans ce monde si particulier.

Un sentier parfaitement tracé suit la vallée au milieu de formations rocheuses type Far West américain. Des pics acérés, de très hautes falaises surgissent de ce désert de sable telles des aiguilles. De gigantesques coulées de laves aux formes bizarres nous rappellent en permanence que nous sommes au pied d’un volcan actif qui ne demande qu’à « reprendre du service ». 

Nous bouclons cette randonnée de 4 km et 150 mètres de dénivelé en 1 h 45 sous un soleil de plomb mais avec un vent à « décorner les bœufs »…

D’ailleurs le vent est tel que le téléphérique ne peut fonctionner !

Ce dernier permet de hisser les touristes  de 2350 à 3555 m d’altitude. Malheureusement cette structure métallique défigure quelque peu le géant.  

L’ascension du Teide jusqu’au cratère se fait sans difficulté particulière si ce n’est le dénivelé de 1400 m et l’altitude élevée.  On peut également atteindre le cratère depuis l’arrivée du téléphérique auquel cas il ne reste que 200 m de dénivelé…

Le problème principal, et pas dès moindres, est qu’un permis (gratuit), est obligatoire pour atteindre le cratère sommital. Ce permis doit être sollicité 2 à 3 mois avant l’ascension. C'est dire que pour nous c’est « râpé ». 200 chanceux par jour… pas un de plus ! 

On devra se contenter de prendre le téléphérique jusqu’à 3550 m d’altitude. On opte pour une descente à pied…

Les billets sont réservés plusieurs jours à l’avance sur internet pour le 21 septembre à 11 heures 10. On croise les doigts pour que le soleil soit au rendez vous et qu’il n’y ait pas de vent sinon…

21 septembre : 2ème incursion dans le Parc.
Le jour se lève sur Vilaflor. Pas de vent. Un ciel d’un bleu intense. Ça devrait le faire…

On décolle à  9 h 45. Surtout ne pas être en retard pour ne pas « passer son tour ».

Le timing est excellent.

Quelques arrêts en cours de route pour admirer au passage le Pico Viejo et le Teide et...

nous voici embarqués à bord de notre cabine qui, en 8 minutes chrono, nous hisse à 3555 d’altitude.

Nous sommes frustrés de voir quelques chanceux  emprunter le sentier qui permet d’attendre le cratère… Grrrrrrr ! 

Mais positivons, le panorama qui s’offre à nous est à couper le souffle : merveilleux, amazing, maravilloso, wunderbar, meravigliosa, 奇妙, အံ့ဩစရာ…

Où que se portent nos yeux, le spectacle est au rendez vous. D’un côté, une mer de nuage assure la transition entre les parois de la gigantesque caldera et l’océan. De l’autre, le géant et son cratère que nous devinons.

Nous déambulons sur les chemins de lave bien balisés et arrivons en surplomb du cratère béant du Pico Viejo, le 2ème volcan actif du parc qui culmine à 3129 m.

Nous entreprenons ensuite la longue descente de quelques 1200 m de dénivelé.

Le chemin serpente dans les champs de lave noire, vestiges de la dernière éruption de 1909.

Petit à petit, ce paysage tourmenté laisse place à un désert. Sur le sable ocre sont posés ça et là de gros blocs noirs qui ressemblent à des œufs. Ce sont de petites boules de lave qui, dans les fortes pentes, se sont désolidarisés des coulées. Elles ont grossi, grossi, grossi, comme des boules de neige et sont allées refroidir sur ces plateformes sablonneuses. 

La descente est longue… très longue, d’autant qu’arrivés sur la route du parc, il nous reste encore à parcourir 4 km pour rejoindre la voiture. Nous proposons à Allan de faire du stop mais non... il préfère continuer à pied… 👍👍👍👍 par un sentier qui longe plus ou moins le bitume…

Nous bouclons cette randonnée  de 15 km, 240 mètres de dénivelé positif  et 1300 mètres de dénivelé négatif en 6 heures… 

Journée inoubliable sur les flancs d’un monstre qui, dans un avenir plus ou moins proche se réveillera... comme le volcan Cumbre Vieja sur l'île de Palma il y juste un an. C'était le 20 septembre 2021 !

Côte Sud

22 septembre 2022

La fin des vacances approche et nous passons les 2 dernières journées à l’hôtel Palm Beach à proximité de la playa de las Americas.

Ici c’est le royaume des grandes complexes hôteliers, du All Inclusive, de la fête, des touristes, tout ce que l’on évite en principe.

Mais une fois n’est pas coutume, on a décidé de se reposer jusqu’à notre décollage samedi à 19h30…

Mais savoir s'adapter à la situation, c'est également tout l'intérêt d'un voyage !

Dernière soirée avant le retour en France... et avant l'ouragan annoncé pour demain !