Argentine, le pays qui rime avec tango, Maradona pour les anciens, Messi pour les plus jeunes, parilla, gaucho de la pampa mais aussi avec Patagonie. Ce « bout de terre » synonyme de vent, de pluie, de neige ou encore de vagues furieuses, ce bout de terre inhospitalier pendant de nombreux mois de l’année couvre le cône sud du continent américain.
Nous quittons la Patagonie Chilienne, ses fjords, ses glaciers, ses îles et leur petits villages typiques, pour nous plonger au cœur de la Patagonie Andine Argentine.
7 - 13 février 2019
Sitôt la frontière de Chile Chico franchie, changement de décor... La piste Chilienne se transforme en une belle route argentine asphaltée et rectiligne qui se glisse dans des paysages désertiques. Nous voilà sur l’emblématique Ruta 40, qui relie le nord et le sud de l’Argentine sur... 5 000 kilomètres !
Des panneaux sont là pour nous rappeler qu’ici le vent est une véritable institution ! D’ailleurs, il ne tarde pas à faire son apparition. Il souffle avec une telle violence qu’il nous faut « jouer fin » pour trouver nos bivouacs et faire très attention aux portières de Chouchou !
Même les stations-service ont des allures de bout du monde... avec tous les stickers collés par les voyageurs « égarés » !
Sans connaître le pourquoi du comment, alors que rien ne le laisser présager, notre belle route asphaltée se transforme comme « par enchantement » en une piste de gravillons et ce, durant 72 kilomètres... et pas un de plus.
C’est justement au milieu de nulle part que nous rencontrons un couple de Brésiliens et leur Defender. C’est le jumeau de Chouchou ! Ils se dirigent vers le Nord, on va vers le Sud ! Dommage...
On recommence à voir des animaux, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Outre les guanacos, les chevaux, ce sont les nandous qui montrent le bout de leurs plumes.
On a même la chance d’apercevoir un tatou... qui traverse tranquillement la chaussée mais malheureusement déguerpit en voyant Chouchou (photo internet car il a été trop rapide pour nous).
On se rapproche petit à petit du Parc National des Glaciers avec au nord le massif du Fitz Roy et plus au sud, le célèbre glacier Perito Moreno...
Le village d'El Chalten est notre prochaine étape...
El Chalten : 3 jours - 3 nuits - 66 kilomètres de randonnée...
9 février 2019. L’incontournable massif du Fitz Roy... dix-neuf ans après !
Le massif du Fitz Roy est l’un des ensembles montagneux les plus prestigieux au monde. Ses silhouettes de géants en granit sont reconnaissables entre mille : le Fitz Roy (3 405 m), le « boss »... le Cerro Torre (3 128 m), la « flèche »... et toutes les aiguilles qui font la jonction. Malgré leur faible altitude, l’ascension de ces deux monolithes représente des difficultés aussi importantes voire davantage que celles rencontrées dans l’Himalaya.
Décembre 2000. El Chalten, un village perdu dans la Cordillère. Des sacs énormes sur le dos, nous randonnons quatre jours dans le fameux « Parc des Glaciers ». Malheureusement la pluie et la neige, un vrai temps patagon, nous empêchent de profiter du saisissant panorama que l’on devine derrière ces masses nuageuses.
Nous nous promettons d’y revenir... un jour !
C’est donc dix-neuf ans après, avec une certaine émotion, que nous débarquons à El Chalten. Le village de jadis est devenu une vraie petite ville coquette. Fière de ses 1 500 habitants (la moitié en hiver), elle n’arbore aucun immeuble ou grands axes de circulation. Seules de petites maisons de bois bordent ses rues qui deviennent des pistes de terre dès que l’on s’éloigne du centre.
Incrustée dans les montagnes, El Chalten est fréquentée par des voyageurs, randonneurs et andinistes venus du monde entier. Il faut dire que nous sommes dans la capitale nationale du trekking, le must du must... L’endroit à ne rater sous aucun prétexte...
Pas de randonnée sans prendre contact avec les gardes du parc pour connaître la météo des prochains jours. Tempête de ciel bleue pour le lendemain... Ensuite… Quizz !
Notre « camp de base » est établi sur un terrain vague mis à la disposition des « routards ».
En toile de fond...
10 février 2019. La Laguna de los Tres ou comment se rapprocher du « boss » !
⏰ 6 heures 15 !
😳... « Tu parles de vacances » ! Un coup d’oeil sur la température extérieure... 4°C 😟 !
Première mission : s’extirper de la chaleur des duvets...
Deuxième : s’habiller, tous les jours selon le même rituel... que nous connaissons par cœur... d’abord Éric… puis je m’y colle...
Troisième : mettre le nez dehors ! Il fait... disons un peu 🥶 ! Il va falloir s’y habituer !
Après un copieux petit déj, nous voilà fin prêts !
Sacs sur le dos, nous nous élançons sur un itinéraire parfaitement balisé, impeccablement entretenu et... gratuit ce qui nous change des parc nationaux chiliens où il faut toujours mettre la main au gousset.
Le sentier s’élève. La vue sur la vallée est... sympa !
Très rapidement, IL apparaît au loin, majestueux, sublime, dominant la vallée. Il est accompagné d’aiguilles rocheuses plus ou moins hautes, plus ou moins massives.
Une dizaine de kilomètres nous sépare d’eux. Ils semblent pourtant si proches !
Dans ce décor de rêve, un sentier magnifique parsemé de jolis ponts de bois, de rivières aux eaux limpides, de prairies... et toujours en toile de fond... l’indescriptible !
En arrivant au bas de la dernière montée, un panneau annonce la couleur... Pour atteindre le saint graal, « préparez-vous à souffrir » !
Plus motivés que jamais, nous abordons cette ultime difficulté avec le cœur léger de celui qui sait, par avance, que ce qu’il va découvrir va être « juste exceptionnel ».
Une heure après, nous y sommes. Une émotion que nous n’avions eu l’occasion de ressentir depuis bien longtemps nous submerge.
Le regard brillant et la bouche bée d’admiration, on ne peut détacher notre regard de ce spectacle fascinant, et les mots sont pesés !
Le mont Fitz Roy est bien là, devant nos yeux ébahis avec à « ses pieds » sa très belle lagune d’eau turquoise. De part et d’autre, des aiguilles dont trois baptisées du nom de trois pilotes français Guillaumet, Mermoz et Saint Exupéry... en hommage à l’épopée de l’Aéropostale en Argentine.
Et dire que cette pyramide de granit a été gravie pour la première fois en 1952 par deux français, Lionel Terray et Guido Magnone... COCORICO ! 🐓
Le Fitz Roy, on l’aime aussi parce qu’il nous rappelle notre beau pays...
Malgré le vent et le froid mordant, on ne veut, on ne peut partir, pas encore... Face à un tel spectacle, on fait fi la température, seule la beauté nous réchauffe... On veut rester là, ne jamais oublier ce moment d’une rare intensité !
Nous attaquons la descente jusqu’à El Chalten par le même sentier. Nous nous retournons des dizaines de fois pour l’apercevoir encore et encore... On ne s’en lasse pas !
Infos rando
8 heures 30 de marche (avec arrêts)
23 kilomètres
Dénivelé positif : 1 060 m
Altitude mini : 402 m
Altitude maxi : 1 210 m
Et des clichés qui se comptent par... centaines...
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Emilio (jeudi, 14 février 2019 23:53)
Ho!!,que hermoso amigos, están en la Patagonia Argentina, quede impresionado con los Paisajes, eso demuestra que el esfuerzo y las dificultades del pasado tienen la mejor recompensa del mundo, felicidades!! Gracias por compartir el viaje!!
Los dos (vendredi, 15 février 2019 02:32)
Muchas gracias a tu Emilio de leer nuestra pequeña aventura y de escribir en nuestro blog. Chouchou parece bien ahora �. �... abrazos y buen día en Santiago.