Et le plaisir fut de courte durée... ou la spirale infernale...

Après notre énième problème mécanique, c’est avec une sérénité toute relative que nous reprenons notre route... vers le Grand Sud. Depuis quelques semaines, une vigilance de tous les instants s’impose. Nous avons eu notre lot de « misères »... Cette fois-ci, c’est la bonne, rien ne peut plus nous arriver...

Pourtant, il semblerait que le Padre qui a baptisé Chouchou à Copacabana sur les rives du lac Titicaca en Bolivie n’ait pas utilisé de l’eau bénite mais de l’eau de Merde ! Ce n’est pas beau... mais ce qui nous arrive est juste IN-VRAI-SEM-BLA-BLE...

Bien décidés à rejoindre le Parc national de Conguillío, nous nous engageons sur une petite route asphaltée fort sympathique qui serpente dans une campagne verdoyante, ce qui nous change des déserts de sable du nord Chili.

Après nous être acquittés du paiement de l’entrée du parc de 8 € / personne (pour mémoire, le Beautiful Pass aux Usa qui permet d’accéder à tous les grands parcs nationaux est à 70 € pour le véhicule, quel que soit le nombre de personnes et ce durant... un an 😍), nous voilà sur une piste de lave au pied du Llaima qui culmine à 3 125 m. Ce manteau blanc qui recouvre le volcan est trompeur car ce dernier est en effet l’un des plus actifs du continent.

De gigantesques coulées de lave et des morceaux de roches volcaniques visibles sur des kilomètres témoignent du passé sulfureux du géant dont la dernière éruption d’importance remonte au 1er janvier 2008. Bonne Année !

Les paysages sauvages, désertiques et sublimes nous font presque oublier que depuis quelques minutes nous entendons un bruit anormal qui s’échappe de sous le capot. Il semblerait que ce « roulement », genre machine à laver en mode essorage, provienne de la courroie accessoires. Impossible, elle a été changée il y a deux jours chez Land. Non, il doit s’agir d’autre chose. Mais quoi ?

Demain sera un autre jour. On essaye de profiter de l’instant présent. Le doute persiste ! Il nous faut rester zen ! 😎

On décide de passer l’après-midi en bordure du lac... bondé de touristes chiliens en ce début de vacances scolaires. La température est agréable, les paysages comme nous les aimons, entourés de magnifiques sommets enneigés.

Mais le cœur n’y est pas vraiment... L’inquiétude nous gagne, nous ronge. On ouvre le capot, on vérifie, on écoute, on observe... Un plastique qui brinquebale anormalement peut-il provoquer ce « rrrrrrrrrrr » ? On se convainc, on essaie d’y croire... Mais on sait que ce bruit ne provient pas de là, ce serait trop simple. Tu vas voir, demain on aura la réponse de Land et on en rigolera...

Allez, on va se faire un bon repas avec une bonne bouteille de vin chilien ! Après un bon dodo, demain les bruits auront disparu comme par enchantement. T’as qu’à croire !

Le tonnerre gronde dans les montagnes, le coup de vent qui arrive quelques minutes après laisse présager la tempête. Vite aux abris. Il reste deux véhicules sur le parking, un fourgon de voyageurs argentins et Chouchou. On ne va pas être embêtés par les voisins cette nuit. La grêle arrive très rapidement, le sol devient blanc... Les éclairs zèbrent le ciel... C’est tellement agréable d’être bien au chaud à la maison...

On s’endort confiant. Rien ne peut nous arriver !

14 janvier 2019. Panique à bord !

Une super nuit, un ciel d’une limpidité que l’on ne trouve qu’à haute altitude, un calme absolu mais un Chouchou qui nous inquiète !

On tente une rando dans le parc... Une demi-heure plus tard, on fait demi-tour, le cœur n’y est pas. On prend ensuite la direction de la Laguna verde...

Il y est encore moins et on finit par les chutes Truful Truful. Le cœur n’y est plus du tout !

Même les magnifiques araucarias qui entourent le volcan ne nous émeuvent pas ! Pourtant, que c’est beau !

On arrive dans une jolie petite ville de province Osorno : aucune étoile dans le Petit Futé...

Le tapis rouge est déroulé. Ouverture du capot par le mécano. Nestor diagnostique une courroie accessoires défectueuse.

Mais « y » dit quoi le monsieur ? Elle est en place depuis vendredi et nous sommes lundi. Elle est effilochée à deux endroits mais pourquoi ? La es la pregunta ? Les galets sont vérifiés, le galet tendeur l’est aussi. D’après le mécano qui a « de la bouteille », soit la courroie était défectueuse (ce dont on doute fortement), soit elle a été mal positionnée par les techniciens Land de Santiago... Il y de quoi se poser des questions tout de même... Evidemment, Land prend tout en garantie...

Fatalistes et même si nous n’éprouvons aucun grief contre les mécanos de Land, notre capital confiance et patience commence lui aussi à s’effilocher !

Positiver, que faire d’autre ! La courroie est commandée.

« Voilà une nouvelle qu’elle est bonne », elle est en stock à Santiago ! On est heureux en apprenant que la pièce se trouve à... 1 000 kilomètres d’Osorno !

C’est la quatrième « merde » en un mois et demi (celle-ci n’est pas trop grave... apparemment). Ce qui est dommage, c’est que nous avons une magnifique courroie accessoires encore empaquetée que nous trimballons dans notre cantine depuis mai 2017. Notre seul problème : ce n’est pas la bonne... Le mécano nous a dit : ¿ «  Quién es el burro que te regaló este Correa  » ? 🤫 Surtout ne pas citer le nom de notre préparateur préféré 🤮 qui nous a dit avant notre départ :

« Je vous offre une courroie, vous pourriez en avoir besoin ! » 🤬.

Disculpe, TU NOUS AS DONNÉ UNE COURROIE QUI NE S’ADAPTE PAS SUR CHOUCHOU, elle est trop courte. Tu nous as filé la courroie correspondant à un autre bourrin (le 2.4 litres). No comment !

Cette erreur est tellement grossière qu’elle aurait pu nous faire rire ! Mais je te promets que l’on n’a pas envie de 🤣 même pas... de 😀. 

16 janvier 2019

Arrivée de Santiago, la nouvelle courroie est installée par Nestor.

Notre regard, se porte instinctivement sur le vase d’expansion que nous vérifions tous les jours... Hier le niveau était normal... et ce matin, alors que Nestor est penché sur le moteur... Il n’y a quasiment plus de liquide de refroidissement dans le bocal. Mais il est passé où ce satané liquide ?

Il s’écoule tranquillement sous Chouchou...

Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon !

Examen, mise en pression du vase d’expansion et et et... fuite de la durite qui va de la pompe à eau à la pièce en alu qui rejoint le moteur... Durite retirée dans la douleur car difficilement accessible.

Vérification. Aucun dommage. Il pourrait s’agit d’un mauvais serrage à Arica... On opte toujours pour la sécurité... Pour deux francs six sous, on décide de changer la durite... Et nous voilà à nouveau en quête d'un hôtel pour passer la nuit !

17 janvier 2019

A son tour, la durite arrive en début d'après-midi de Santiago...

18 heures. Elle est changée. L'opération est terminée. L'équipe Land Rover a été au top. Quoiqu'il se passe par la suite, Nestor a travaillé avec sérieux durant six heures (pour une cinquantaine d'euros de main d'oeuvre). Que demander de plus ? Que la spirale infernale s'arrête ! Merci en tout cas toute l'équipe !

Mais restons positif : si Chouchou était victime d’un vol, on le retrouverait rapidement sachant qu’il ne peut faire plus de 1 000 kilomètres sans tomber en panne...