« L’avenue des volcans ». C’est ainsi que l’explorateur allemand Alexander Von Humboldt baptisa, dans les années 1800, la route tortueuse qui longe la Cordillère des Andes.
Tout au long de cette artère, se dresse une quarantaine de sommets de plus de 4 000 m d’altitude, certains dépassant les 5 000 m et même les 6 000 m pour le Chimborazo (6 263m).
Dans ce fantastique panorama, émergent des brumes les plus hauts, les plus beaux, les plus majestueux volcans aux cimes enneigées.
29 et 30 septembre 2018. Le Cotopaxi
Nous quittons Quito en début d’après-midi. Les sommets se hissent au-dessus de la Sierra. Passés les 3 000 mètres, bruine et brouillard sont quasi permanents. Nous croisons les doigts pour pouvoir apercevoir le « Géant ».
Bientôt notre regard glisse vers le cône parfait du Cotopaxi coiffé d’une couronne glacée. Il se dresse à 5 897 mètres au-dessus du paramo, ce biotope qui n’existe que dans la région de l’équateur entre 3 000 et 4 000 mètres.
Depuis que nous l’avons vu au cours de l’automne 1998, on peut dire que nous en sommes tombés amoureux. On ne saurait dire pourquoi, peut-être à cause de son cône quasi parfait qui est le prototype du volcan comme on peut l’imaginer…
Il y a vingt ans, nous avions tenté l’ascension. Tout avait pourtant bien commencé avec un départ pour le moins matinal du refuge à... minuit. Malheureusement, le mauvais temps nous avait empêché d’atteindre le sommet. Parfois il vaut mieux rebrousser chemin plutôt que de tenter l’impossible !
Nous nous présentons au guichet du parc du Cotopaxi quelques minutes avant la fermeture (17 heures). Il nous faut montrer « pattes blanches », décliner nos identités qui sont répertoriées sur le registre. L’accès est gratuit mais les Rangers, pour des mesures de sécurité, veulent savoir qui se trouve à proximité du volcan.
Il faut dire que le Cotopaxi est un volcan actif, le plus haut du pays. Depuis des siècles, il connaît des phases éruptives. La dernière éruption date de 2015 et le parc a été fermé pendant plusieurs mois !
La route goudronnée prend fin très rapidement et se transforme en une piste poussiéreuse.
Les consignes de sécurité en cas d'éruption font leur apparition !
Le ciel est dégagé pour notre plus grande joie. Nous nous installons sur un immense terrain engazonné à 3 900 m d’altitude. Le Géant veille sur nous.
Très rapidement un pick-up se rapproche de nous. À son bord, trois « Rangers ».
« Buenas tarde. Tienes alcohol ?
- Si Señor. Seis... cervezas y dos botellas de vino tinto ! Somos Frances ! 😁
- Sabes que es prohibido ? »
Punaise voilà autre chose !
« Si... pero es nuestra casa rodante y... tenemos alcohol...
- Es una multa… 💵 »
Une contravention pour ça ?
« Si debemos pagar, preferemos salir del parque ! »
Ils sont là tous les trois pendant une bonne minute à se demander ce qu’ils doivent faire de nous...
Bon alors on fait quoi messieurs ! Ils semblent incapables de prendre une décision !
« No debes beber. Prometemos de no beber alcohol... »
Et ils s’éloignent dans un nuage de poussière.
Après leur départ, nous reprenons une activité normale : apéro au jus de pamplemousse... Si, Si... Préparation et repas en amoureux ! 😍
Température nocturne 5°C ext. / 7°C dans Chouchou.
8 heures : ciel bleu avec quelques nuages.
On prend notre petit déjeuner entre une merveilleuse lagune et le... merveilleux volcan. On ne peut détacher notre regard. IL paraît si calme de l’extérieur ! Tout autour, le paysage est lunaire, quasi désertique. Ces terres sont si belles dans leur désolation.
Un peu d'exercice avant d'attaquer le Géant !
La piste poussiéreuse de la veille zigzague maintenant au milieu d’un paysage presque irréel.
En une petite heure, nous parvenons au parking situé à 4 650 mètres. Chouchou tient le choc. Nous aussi. Aucun symptôme pour l’instant. Vu que nous sommes dimanche, il y a énormément de Quiteños venus s’oxygéner sur les flancs du Géant.
1er objectif de la journée : monter au refuge José Ribas à 4 800 m, celui la même où nous avions dormi vingt ans auparavant. Il a été entièrement rénové et semble beaucoup plus accueillant.
2ème objectif : continuer la progression jusqu’au glacier pour notre acclimatation. Lentement, pas à pas, nous grimpons sur un terrain de plus en plus difficile pour enfin parvenir en bordure du glacier.
Notre altimètre indique 5 102 mètres.
Nous décidons de ne pas monter plus haut par crainte d’être atteint par le mal tant redouté : celui des montagnes.
La descente jusqu’au parking ne pose pas de difficulté.
Sur la piste, nous rencontrons un petit renard curieux qui s’approche de Chouchou.
Difficile de s'empêcher d'immortaliser ces moments magiques !
Il est 16 heures quand nous rejoignons notre bivouac de rêve.
Nous sommes contents de retrouver les « Luclauvi » allias les « pompiers ».
Une bonne douche...
et un bon repas pris en commun (arrosé d'un Mouton-Cadet) dans un cadre idyllique.
What else !
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