Mongui est une étape incontournable de la Colombie.
On y vient non seulement pour le village colonial, mais également pour randonner dans les montagnes environnantes et dans l’un des plus beaux Paramos… On peut visiter aussi les fabriques artisanales de ballons de foot puisque le pittoresque village de Mongui est la « capitale colombienne du ballon rond ».
3 - 5 septembre 2018
Nous quittons Barichara dans la matinée avec la ferme intention de rejoindre Mongui et son Paramo situé plus au sud. Route ou piste ? 🤔 « That is the question ». D’un commun accord, nous préférons la deuxième option qui nous permet de « gagner » 80 kilomètres mais qui devrait néanmoins nous faire perdre du temps 😁. C’est parti pour 200 kilomètres dont 80 de piste. Légèrement anxieux par le manque de renseignement sur ces axes de communication qui desservent des villages éloignés, nous craignons que ces chemins ne deviennent trop escarpés pour Chouchou, qu’ils longent des précipices ou encore qu’ils soient interrompus par des glissements de terrain ou autre qui nous empêcheraient d’avancer…
Nous tentons de recueillir des informations auprès des populations locales. Il semblerait que ce soit jouable…
Notre vitesse de croisière atteint difficilement les 30 km/h. Chouchou évolue tranquillement et sereinement sur les pistes pentues de la cordillère. Les paysages verdoyants font place à ceux si particuliers de la haute montagne. Un petit coup d’oeil 👀 sur l’altimètre du GPS... qui indique une altitude de... 3 850 mètres ! Le ciel s’obscurcit. Quelques gouttes sur le pare-brise.
Pas la pluiiiiiie ! 😩 Il faut absolument éviter de se faire « prendre » par le mauvais temps en raison des buttes escarpées qui nous entourent ! Un glissement de terrain n’est jamais à exclure dans ces contrées. Si ça persiste, nous chercherons un endroit plat et dégagé pour nous « poser » !
Fort heureusement, la pluie cesse rapidement. 😀
C’est soulagés que nous atteignons le point le plus haut… et que nous abordons la descente.
Une heure plus tard, nous rejoignons sans difficulté la route asphaltée.
Nous débarquons à Mongui en fin d’après-midi, fatigués par ces sept heures de conduite. Nous prenons place sur un très joli espace herbeux emménagé en camping par une famille adorable. Altitude : 2 950 mètres 😱. La nuit risque d’être « frisquette » !
Le Paramo de Oceta
Avant d’arriver en Colombie, nous n’avions jamais entendu parler de « Paramo ».
En fait, il s’agit d’un biotope rare (un lieu propice au développement de certaines espèces) qui n’existe que dans les Andes, dans les régions proches de l’Equateur entre 3 000 et 4 000 mètres d’altitude. 60% des terres recouvertes par le Paramo se trouvent en Colombie.
L’un des plus connus, le Paramo de Oceta, se trouve dans la région de Bocayà. Il est accessible depuis le petit village de Mongui...
Depuis quelques temps, il semblerait qu’un guide local soit obligatoire pour randonner car certains propriétaires terriens empêcheraient les touristes de pénétrer « sur leurs terres ».
Notre « famille d’accueil » nous met en contact avec une jeune fille qui nous accompagnera.
On se donne rendez-vous pour le lendemain 5 heures. Pourquoi si tôt ? Parce que la pluie a une fâcheuse tendance à s’inviter en fin de matinée...
4 septembre 2018. Jour J
4 heures 30 : le ⏰ nous tire d’un profond sommeil. 😴
Nos sacs à dos sont prêts : poncho, gore-tex, vivres de course, bonnet, gants... Bref le parfait attirail du petit randonneur.
C’est en « Jeep » que nous rejoignons le départ du sentier (nous ne souhaitons pas laisser Chouchou stationné seul au milieu de nulle part pendant cinq ou six heures...).
Le jour se lève à peine. L’ascension débute sur une sente assez bien tracée. Nous sommes seuls au monde dans cette immensité : des collines à perte de vue recouvertes de végétation rase d’où émergent quelques arbustes.
La vue est toujours plus belle d'en haut !
Nous grimpons sans relâche pendant presque deux heures.
Quelques 600 mètres de dénivelée plus tard nous l’apercevons : le Paramo d’Oceta.
Ce biotope se caractérise par un climat rude, humide et froid et un sol tourbeux.
C’est ici à quasiment 4 000 mètres d’altitude que poussent les plantes emblématiques de ces paysages : les frailejones. Ils s’étalent à perte de vue pour former un panorama vraiment hors du commun.
Nous découvrons la beauté de ces gigantesques artichauts aux feuilles recouvertes d’un duvet velouté sur lesquels glissent des gouttelettes d’eau déposées par la brume matinale.
Le frailejone croit d’à peine un centimètre par an ajoutant une couronne de feuilles argentées ou jaunes. Le tronc, constitué par des anciennes feuilles et fleurs, est creux ce qui lui permet d’emmagasiner l’eau captée par les poils duveteux. Certains spécimens mesurent plus de deux mètres, c’est dire qu’ils ont plus de 200 ans.
Et que dire de ces champs de lupinus, ces fleurs bleues en forme d’épi ! C’est sublime !
La randonnée continue par la « visite » d’une petite grotte aux passages pour le moins étroit... Rentrer surtout le ventre pour ne pas rester coincé. LOL...
Nous avons une chance inouïe puisqu’il ne pleut pas, il ne fait même pas très froid !
Après 5 heures de randonnée, nous rejoignons « notre » Jeep.
Mongui, la capitale du ballon rond ⚽️ en Colombie
Perché à 2 950 mètres d’altitude, encore un village colonial où le temps semble s’être arrêté.
Ici c’est le vert qui domine. On se croirait en Irlande !
Aucun touriste. Seuls quelques habitants vêtus de leur poncho et de leur chapeau à large bord déambulent dans les ruelles pavées.
L’église, le pont, la Chapelle tout ici invite à la rêverie !
Quel plaisir, quel bonheur. Tout est calme, serein !
Mais le vrai charme de Mongui réside dans ses habitants. Autour de nous, tout n’est que sourires et paroles prévenantes...
« Bienvenidos », « Buenas tarde », « Como estas » « De donde viene » !
« Oh, de Francia 😱... Campeon del Mundo... » !
Ah, ce ballon rond ! Que de personnes depuis un certain 15 juillet 2018 nous parle de la Copa del Mundo en levant le pouce ! 👍
Mais à Mongui plus qu’ailleurs dans le pays, le ballon rond est roi !
Il suffit de regarder sa place principale pour s’en convaincre. Des dizaines de ballons sont suspendus aux balcons et aux portes.
Dans cette commune de 4 000 habitants, 1/4 de la population fabrique des ⚽️ de foot.
L’histoire a débuté dans les années 1930.
Un habitant du village fait quelques jours de prison au cours de son service militaire. Pendant cette courte période, il apprend à coudre des ballons. Revenu au village et fier de cette expérience, il initie les habitants.
Les ballons sont alors cousus mains. Les cultures rapportent de l’argent tous les six mois... les ballons une fois tous les quinze jours... Alors pourquoi se priver d’une telle manne d’argent !
Dans les années 1970, la production est à son apogée.
Malheureusement pour les puristes, c’en est presque fini des ballons cousus, les ballons thermoformés ayant balayé les traditions. 😢
Plus rapide donc plus lucratif quitte à perdre en qualité... Ainsi va le monde ! 😠
Ce sont essentiellement des femmes qui travaillent dans les ateliers. Pourquoi ? « En raison de l’agilité de la main féminine ». 😜
Nous avons du mal à comprendre pourquoi ce petit paradis semble être délaissé par les touristes. L’histoire récente du pays y est certainement pour quelque chose.
Vu la beauté du site et l’accueil de la population, il y a fort à parier que cette pépite colombienne va connaître un fort développement dans les années à venir.
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Lhotelier (samedi, 08 septembre 2018 19:58)
Bonne fin de match mais selon le score prolongation assurée..Bises jlj
Nous deux (dimanche, 09 septembre 2018 05:04)
Yes! �