13 juin 2018. La frontière
Une douanière nicaraguayenne nous demande de vider Chouchou pour l’inspecter. Elle ne va pas bien elle 🤬 ! Du grand n’importe quoi ! Finalement, à force de palabres, elle « abdique ». Mais Chouchou est dirigé vers le scanner. Pourvu qu’une âme malfaisante ne nous ait pas glissé quelques savonnettes de chichon sous les passages de roues... ou ailleurs. C’est avec une certaine appréhension qu’Éric conduit notre maison roulante à la « radio ». Un douanier me demande de rester bien sagement au poste. Chouchou revient une demi-heure après... RAS ! 🤗
Les formalités accomplies, on se dirige vers la douane du Costa Rica. Nous avons souscrit et payé une assurance Guatémaltèque qui nous couvre pour le Guatemala, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le... Costa Rica. Tout est parfaitement stipulé sur le contrat. Dès notre arrivée, nous sommes dirigés vers le bureau des assurances. Nous déclinons l’offre. C’est à partir de ce moment-là que les choses se gâtent. Les douaniers refusent de nous faire rentrer sur leur territoire sans « leur » assurance prise à la frontière.
Punaise : NOUS AVONS DÉJÀ UNE ASSURANCE !
Ils ne veulent rien savoir.
Le seul argument : « C’est la loi ». Tous les autres pays se sont contentés de la production de notre attestation. On pensait arriver dans un pays un peu plus « évolué » ! Et bien « Que nenni » !
On demande à voir l’article qui stipule que les véhicules étrangers doivent être munis d’une assurance... costaricaine.
Le chef arrive avec le document demandé. La loi mentionne effectivement que les véhicules étrangers entrant au Costa Rica doivent être munis d’une assurance ! Rien ne dit que l’assurance doit être souscrite dans LE pays ! On insiste. Les échanges sont vifs !
Ils savent bien que nous n’avons pas le choix, que nous sommes obligés de 💰 ! On n’est certes pas à 45 $ près, mais on a la fâcheuse impression de se faire avoir. On est en colère 😤. Ça commence fort au Costa Rica ! Une fois de plus, on ne peut manquer de faire la comparaison avec ce qui se passe au Nord... Bien plus au nord ! Depuis le Mexique, tu te demandes chaque fois ce qui va t’arriver et quel moyen ils vont trouver pour te faire « raquer » !
Tu essaies d’être en règle, de faire les choses proprement, correctement et... t’es toujours emmerdé... 🤭 Oups !
Rien de grave. La seule chose importante : ne jamais avoir recours à NOS assurances.
Que nous réserve le Costa Rica, trait d’union entre les deux Amériques.
Le véritable trésor de cette « Côte Riche », comme l’a appelé Christophe Colomb, semble être son « or » vert. Un tiers de son territoire est protégé en tant que réserve naturelle, au grand bénéfice de sa faune et de sa flore locale.
A la différence de ses turbulents voisins d’Amérique, la « Suisse de l’Amérique centrale » s’est forgé un état d’esprit pacifiste : le pays n’a d’ailleurs plus d’armée depuis 1948.
Ce pays est-il vraiment le « paradis naturel » que prône le slogan national : « Pura Vida » ?
Changement de décors : les routes serpentent au milieu d’une nature luxuriante, verte et surtout... vierge de détritus. On savoure !
On prend congé de Ben et Rachel, les suisses, qui préfèrent l’option camping.
13 - 24 juin 2018. La péninsule de Nicoya
On met le cap vers la péninsule de Nicoya située sur la côte Pacifique au nord-ouest du pays. En compagnie d’Alexis, notre pote américain, ou Mauricien, au choix puisqu’il a la double nationalité, nous installons nos deux « maisons » côte à côte, face à l’océan. C’est calme, beau, propre et secure malgré la présence de panneaux pour le moins anxiogènes indiquant la présence de crocodiles... Il semblerait que les reptiles fréquentent l’océan surtout lors de la marée montante. Ils arrivent par l’embouchure du fleuve situé à quelques centaines de mètres de là. Il est conseillé de ne pas trop s’éloigner de la plage. 🤭
Les journées s’écoulent entre farniente...
... et baignades. Eau jusqu’à la taille... Pas plus loin car on ne souhaite pas se trouver nez à nez avec un croco ! Pour moi, eau jusqu’aux mollets, se sera suffisant !
Douche à l’eau de pluie tous les soirs !
Au fil des jours on se transforme en véritables « Robinson Crusoé ».
L'eau du ciel...
L'eau du store !
Les soirées nous offrent de merveilleux couchers de soleil.
On ne peut rester éternellement dans notre petit havre de paix, aussi, deux jours après, on quitte Alexis pour nous diriger plus au sud de la péninsule. On est bien décidé à se « poser » en fonction des opportunités qui nous seront offertes sur le trajet. Les plages se succèdent plus ou moins attrayantes. Les routes asphaltées se transforment petit à petit en chemin boueux ou poussiéreux. On sait que dans la partie sud de la péninsule, Chouchou nous sera indispensable pour franchir certaines portions difficilement praticables par les berlines en saison des pluies.
Le choix de nos bivouacs se fait maintenant en fonction des matchs de l’équipe de 🇫🇷, coupe du monde oblige ! Il nous faut être à proximité de la « civilisation » la veille de chaque match ! Le samedi 16 juin au matin, faute de trouver un troquet ouvert à 4 heures du mat, c’est derrière notre ordinateur que nous assistons à la victoire des bleus face à l’Australie 2 - 1 ✌️👏. Ils n’ont peut-être pas été au top, mais ils ont fait le job ! Puis, dans un match aussi important, seule la victoire compte ! Alors les rabat-joie, si vous n’êtes pas contents de la prestation de NOTRE équipe, vous n’avez qu’à regarder « Plus belle la vie » ! 😜
Que se passe-t-il quand la marée monte, que ton SUV Toyota RAV4 est pris par les eaux ? Eh bien, tu fais appel à un Def qui passe par là ! Trop fort notre Chouchou !
On alterne les bivouacs : tantôt en bordure de plage...
tantôt à proximité d’établissements sympas
dans lesquels on peut accéder à la piscine comme c’est le cas au club de voile du Costa Rica à Playa Potrero.
Et en plus, on peut assister au match Costa Rica - Serbie (0-1) !
Nous voilà à Tamarindo, l’un des spots de surf phare du Costa Rica. « Tamagringo » comme l’appelle les locaux en raison du nombre important de Nord-américains pendant la saison touristique possède l’un des plus beaux bivouacs de la péninsule. C’est ici que nous rencontrons Françoise, Christian et Tom, trois français de La Grande-Motte ! Ils voyagent à bord de Tigrou, leur superbe camping-car. Malheureusement, nous suivons des trajectoires opposées ! Eux se dirigent vers le Nord, nous... vers le sud ! Nous passons de bons moments ensemble ! Entre les apéros et les parties de belote endiablées, on ne voit pas le temps passer !
La présence de crocodiles est à nouveau signalée par des panneaux...
Maintenant, nous en avons la preuve ! Ils se baladent bien en mer... Les parents ne doivent pas être loin ! Leur chérubin qui se faisait dorer la pilule sur la plage va rejoindre le rio...
Les bivouacs s’enchaînent. On se pose à Playa Pelada...
et on en profite pour observer les trous souffleurs !
Nous n’empruntons maintenant quasiment plus que des chemins de terre. Les pistes ne sont pas techniques mais les nombreux passages à gué peuvent s’avérer problématiques pour les 4X4ristes inexpérimentés que nous sommes, surtout en saison des pluies.
C’est donc avec une certaine appréhension que nous arrivons face à notre premier « vrai Rio ». Il faut passer, sinon c’est demi-tour sur plus de 100 km. Sur l’autre rive, des locaux nous font signe d’y aller. Ben voyons ! « Le petit futé du passage à gué » voudrait que je traverse à pied pour vérifier la profondeur et la texture du sol. Même pas en rêve j’irais mettre mes petits pieds de princesse dans cette eau chocolatée. Je suis sûre que les crocos rôdent, prêts à me dévorer ! Certains voyageurs iOverlander en ont vu ! Je campe sur ma position.
Il y a des arbres sur l’autre berge. Si on est bloqué au milieu, on pourra toujours utiliser le treuil ! Finalement, Éric s’y risque. Courageux mais pas téméraire ! Lol. Il s’immerge jusqu’aux chevilles. Ça devrait le faire ! Trop fort !
Un biker local se pointe avec sa mobylette. Il nous dit de passer ! Après vous, cher Monsieur ! Il dépose son engin sur la rive, rentre à pieds dans le Rio. Il ressort, enfourne son engin et... c’est parti. Il a de l’eau jusqu’à mi-cuisse mais ça passe. Il nous crie : « suave » = doucement. Concentration extrême, la première est enclenchée. Notre « tracteur » se met en marche. Les roues avant sont maintenant immergées. L’eau monte jusqu’au marchepied. Finalement, c’était super fastoche !
Le duo Éric - Chouchou fonctionne à merveille ! ❤️
Depuis notre arrivée au Costa Rica, on a l’impression d’être en vacances.
Rien d’exceptionnel, mais une certaine douceur de vivre se dégage de ce pays.
La quiétude est toutefois quelque peu gâchée par :
- la multitude d’insectes volants qui agressent le moindre cm² de nos peaux de bébé ;
- la présence de crocos dans les Rio mais aussi en bord de mer ;
- les vols dans les véhicules (ni plus, ni moins qu’en France toutefois) qui obligent à une vigilance permanente de Chouchou. La police nous a mis en garde et Alexis nous apprend par mail qu’il s’est fait voler son téléphone et ses deux caméra GoPro a l’intérieur de son van ! La tuile ! Résultat : on ne laisse jamais notre Chouchou sans surveillance sur la plage. Il a toujours un garde du corps !
C’est à Samara, petit village encore authentique épargné du tourisme de masse que nous comptons passer la prochaine nuit. Nous arrivons tout à fait par hasard au « Oh La La », petit restau tenu par Roméo et Mumu, un couple de français originaires de Vendée. On s’aperçoit très rapidement que de nombreux expatriés français sont installés à Samara. Ça fait du bien de ne pas avoir à faire d’effort pour suivre une conversation... LOL. Non seulement les pizzas sont excellentes, mais de plus, il règne au sein de cet établissement, une atmosphère plaisante qui fait que le « Oh La La » devient notre QG. C’est dans une ambiance « Bleu Blanc Rouge » que nous assistons à la qualification de notre équipe pour les 8ème de finale. On n’est pas les champions du monde du beau jeu mais NOUS... on y sera 🤗 ! Merci Mumu et Romé pour le super petit déjeuner. Le gâteau fait maison est juste savoureux, le pain aussi !
Notre nouveau bivouac à l’ombre des 🌴 est tout simplement paradisiaque.
On a prévu de partir... On reste.
Au programme d’aujourd’hui, la Playa Carillo, l’une des plus belles de la péninsule...
Un peu d’exercice pour éviter de trop se ramollir (trop tard, c’est fait 😨), farniente... (c'est déjà dit mais c'est vrai)...
et baignade (encore)... Les vraies vacances quoi 😜 !
On se sent bien dans ce village, sur ses plages et dans cette ambiance francophone.
On fait la connaissance d’Elise et Éric. Franchement, vous êtes au top tous les deux.
Nous vous remercions de nous avoir permis de tester l’une des chambres de votre Bahia où tout était parfait.
Votre « petit » hôtel en bordure de plage est tout simplement un havre de paix dans lequel les touristes vont continuer à prendre beaucoup de plaisir à se relaxer dans les mois à venir.
Puis dans quelques années, c’est NOUS qui VOUS suivrons dans votre tour des Amériques !
Quand on y croit, tout est possible... la preuve !
On peut dire que ce voyage nous aura permis de rencontrer des personnes formidables que nous ne sommes pas prêts d’oublier !
Sur la route de Montezuma, nous avons droit à deux contrôles de police. Il faut présenter toute notre paperasse : passeports, permis de conduire, carte grise et importation de Chouchou, assurance...
Puis, l’un des policiers nous précise qu’une recherche de drogue va être effectuée dans Chouchou.
« Faites comme chez vous, Messieurs » !
Où es Médor ?
Les portes sont ouvertes. On préfère assister et surveiller « l’opération » fouille. Un policier s’avance. Il met son « museau » dans Chouchou et se met à renifler... la boîte à gants, les sièges, dessous, dessus et même nos... pompes de marche ! Alors là, mon p’tit gars, tu ne vas pas être déçu du voyage 🤣 ! D’ailleurs, juste après, on l’entend dire : « Es Bueno » !
On n’a jamais assisté à une telle « perquisition ». Alors lui, c’est sûr, il « bouffe » des croquettes et, s’il est malade, c’est direct chez le véto ! Ils ne sont pas très souriants mais, on leur demande surtout d’être efficace ! On repart en rigolant en pensant à l’odeur qu’il a dû affronter !
On arrive à Montezuma, appelé aussi par les locaux « Montefuma » en raison du côté baba cool de ses voyageurs qui fument beaucoup et apparemment, pas que des cigarettes !
Ici, l’océan est déchaîné. Le bruit provoqué par les vagues qui déferlent sur la petite plage de sable blanc est assourdissant. Nous bivouaquons deux nuits à quelques mètres du rivage et le vacarme est tel que, par moment, il en devient angoissant, notamment les soirs d’orage ! 😬
Entre Mal Pais et Santa Teresa...
Après dix jours de farniente et de baignades...
C’est en ferry que nous quittons la péninsule de Nicoya.
On embarque sur le Tambor II à 17 heures. Éric est au volant. Je dois accéder au bateau à pied.
L’orage gronde au loin mais pour l’instant tout est calme à bord.
Nous arrivons à Puntarenas à 18 heures 20. Il fait nuit noire. On s’était promis de toujours se poser avant la tombée de la nuit. Aujourd’hui encore, c’est râpé 🤭 ! Tu arrives dans un bled que tu ne connais pas, tu n’y vois rien, tout te paraît inhospitalier, pfft. Tu t’arrêtes à la marina pour savoir si tu peux passer la nuit sur le parking, moyennant une participation... Tu tombes alors sur la « pimprenelle » de service qui te propose une piaule à 60 $ !
ON NE VEUT PAS UNE CHAMBRE, ON VEUT DORMIR DANS CHOUCHOU dans un lieu sécurisé comme à la marina de Québec City, de Belize City ou de Rio Dulce au Guaté. Ici, c’est NIET. Ben tant pis, on ne se laisse jamais « abattre ». On passe devant un établissement qui loue des cabanes. Le portail est ouvert. On y va, on n’y va pas ? Qui ne tente rien n’a rien !
Éric reste à l’extérieur. Je rentre.
« Buenas noche señor... » et tout s’enchaîne. Je lui explique que nous arrivons du ferry, que nous cherchons un endroit sécurisé pour passer la nuit, et bla-bla-bla... et bla-bla-bla !
Le señor m’explique qu’il va sortir et que pendant quelques heures il n’y aura personne dans l’établissement vu qu’il n’y a aucun touriste.
Pas de souci, on peut même surveiller la maison pendant votre absence si vous voulez. LOL
C’est OK, nous avons l’autorisation de stationner dans l’enceinte fermée de « Cabanas Oasis » !
Ouf de soulagement !
Quelques minutes après, il nous propose de nous installer dans une cabanas, rudimentaire mais propre avec douche, WC et clim. Et pour finir, il nous dit que l’on peut profiter de la piscine ! On décline son invitation « par principe ». Il insiste ! On finit par capituler !
On n’en espérait pas tant, on voulait juste une place de parking !
Au Costa Rica, on retrouve enfin des Chouchous de toutes les couleurs !
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Lhotelier (mardi, 26 juin 2018 20:34)
Trop beau.
Toujours superbement décrit.
On y est et on se régale.
Gainage parfait Mumu. ....Un peu de chaise sans la chaise et le galbe est parfait. Si si.....
Chauffeur extra....
Amicales pensées et bises à vous deux.
KenavOn jlj
Nous deux (mardi, 26 juin 2018 21:47)
Ok je suis tes conseils... dès ce soir j’attaque la chaise sans ... chaise!!!
Merci pour tes commentaires.
On vous fait encore et toujours de gros bisous...
Elise et Eric (mercredi, 27 juin 2018 01:36)
Un régal!
Photos superbes, récit prenant.
Sensations semblables aux notres lors de votre découverte du paysage costaricien.
Merci de nous faire partager cette aventure...
Toutefois, Nous avons bien du retard!
Comment voir depuis le commencement?
On vous embrasse tous les 2 bien fort.
On vous suit à la trace dorénavant!!
Nous deux (mercredi, 27 juin 2018 02:15)
C’est surtout nous qui devons vous remercier pour l’accueil que vous nous avez réservé!
Et en plus... depuis tout à l’heure on sait même téléphoner par Whatsapp... lol
�������
odile et christian (mercredi, 27 juin 2018 08:50)
encore une fois des frissons en lisant vos histoires . on en a besoin . allez les bleus , après un triste match hier contre le DANEMARK , mais on s ' en fout maintenant c ' est au tour de l ' Argentine d' y passer Bisous à vous deux de nous deux
Mu (mercredi, 27 juin 2018 17:23)
Je suis contente de voir qu'il y a des optimistes pour cette équipe de France... Nous pensions être les seuls. Comme vous le dites si bien: "Maintenant c'est le tour des argentins lol". Il vaut mieux un triste match gagné q'un superbe match perdu!
Gros gros bisous à tous les deux et RDV samedi...
Bernard (jeudi, 28 juin 2018 16:59)
Toujours une belle plume d'institutrice pour nous conter ce fabuleux voyage. Vous faites de belles rencontres d’aventuriers comme vous. Le top.
On serait tenté de dire ... profitez, profitez mais c’est ce que vous faites, alors je me contenterais de dire continuez, continuez.
Bises et au plaisir de lire le prochain feuilleton de votre parcours.
A bientôt
Nous deux (jeudi, 28 juin 2018 22:38)
Merci Bernard. Un plaisir aussi de lire tes commentaires... toujours très touchant!
Bisous de nous deux
Mu