Traversée express du Nicaragua

11 juin 2018. Réunion préparatoire

Nous arrivons à la station-service Texaco, lieu du RDV, en fin d’après-midi.

Alexis, Ben et Rachel sont déjà arrivés.

Quelques litres de gasoil pour Chouchou afin d’éviter les problèmes de ravitaillement au Nicaragua…

Une autonomie de plus ou moins 900 kilomètres devrait nous permettre de traverser le pays même si les barrages nous obligent à faire des détours de ouf !

Dernière réunion préparatoire pour se mettre d’accord sur l’itinéraire à emprunter. Consultation des « derniers tuyaux » de voyageurs ou de locaux afin d’éviter au maximum les problèmes de circulation et chacun regagne ses « appartements ».

L’heure de départ est fixée à 6 heures du matin.

Pas grand monde sur la route... on peut le comprendre.

La sortie du territoire Hondurien se passe sans problème. Stampel sur les passeports, importation temporaire de Chouchou clôturée.

C’est maintenant que tout se joue : les autorités nicaraguayennes vont-elles nous autoriser à rentrer sur leur territoire ?

Le ministère des affaires étrangères français déconseille à tous ses ressortissants de se rendre au Nicaragua !

Selon les médias, le Pays est à feu et à sang. J’exagère, mais si peu !

Plus de 130 morts depuis le début de la contestation…

Le pays est au bord de la guerre civile.

Les camionneurs se sont joints au villageois et des barrages empêchent toute possibilité de circulation !

Le mouvement de contestation lancé en avril par les étudiants a été rejoint par une partie de la population qui demande la démission du Président Ortega…

Vu que nous n’avons pas le choix, sinon c’est retour aux States, ce qui ne serait pas pour me déplaire 😜, nous nous présentons à la adouana Nicaraguayenne à 7 heures. Évidemment aucun touriste. Quelques locaux.

Pas trop sympatoches, les douaniers. Ils regardent, épluchent tous les documents. Finalement, quand notre interlocuteur nous demande 12 $ par personne, c’est un ouf de soulagement 😁. On ne sait pas trop ce qui nous attend. Les villes seraient bloquées par des manifestants, parfois cagoulės et armés mais à priori, sans animosité particulière envers les touristes !

Premier gros détour pour éviter la ville de Esteli : 80 km de piste ! Nous traversons des villages paumés au milieu de... rien. Les habitants sont tout étonnés de voir passer trois voitures de gringos ! Ils doivent penser que c’est le Paris-Dakar qui a changé son itinéraire ! LOL. Des heures et des heures de piste quelques fois technique (4X4 conseillés) ! Surtout ne pas casser. Non seulement on est loin de tout mais de plus les délais de livraison risquent d’être assez longs !

Vu les sourires, on sait que nous ne sommes pas en « terres hostiles ».

Quelques km après, une file ininterrompue de camions. On double.

Le voilà le premier barrage : pavés, pneus... enfin tout ce qui peut bloquer une route.

Aux barrages suivants, l’attente est un peu plus longue mais les gringos, ici aussi, peuvent continuer.

Nous poursuivons notre route vers Masachapa, petit village de la côte Pacifique où nous passons la nuit sur le parking d’un hôtel vide de tout touriste. Le gars nous demande 30 $ par véhicule. On lui propose 20 $ pour les trois véhicules. Il accepte. Il faut à nouveau préparer l’itinéraire du lendemain pour slalomer entre les barrages qui risquent d’être plus nombreux. Ce qui ne nous empêche pas d’aller « piquer une tête » dans les eaux chaudes du Pacifique !

13 juin 2018

⏰: 5 heures.

Départ 5 heures 30. Il nous reste 130 km à parcourir pour parvenir à la frontière avec le Costa Rica. On veut passer les barrages avant que les « bloqueurs » ne soient trop nombreux sur les lieux. Il pleut. Pourvu que les manifestants fassent la « grasse mat » aujourd’hui !

Puis un autre barrage. On discute avec une villageoise. Elle nous explique par où passer : 1ère à droite, puis tout droit sur 300 mètres, puis deuxième à gauche, puis, puis... On parvient finalement à contourner ce nouvel obstacle grâce au GPS !

Un gars à moto prend le relais pour nous sortir du « bourbier »...

Les barrages se succèdent !

Certains manifestants sont masqués et portent des machettes mais aucune violence, aucune agressivité ne se dégagent de ces hommes.

Nous arrivons à la frontière vers 12 heures. Nous avons mis du temps mais nous y sommes !

On en arrive même à se demander si nous n’aurions pas pu visiter ce pays. C’est tellement frustrant d’être au Nicaragua et de n’avoir pas pu profiter de ce qu’il avait à nous offrir !

Le peu que l’on ait vu nous a plu. La population semble accueillante. Les paysages sont verdoyants.

Les volcans sont majestueux.

Le pays est beaucoup plus « propre » que ses voisins du Nord. Si la situation s’améliore et le permet, nous pourrons même y revenir depuis le Costa Rica !