Le lac Atitlan

 

19 mai 2018. Notre voyage n’est pas « un long fleuve tranquille »

C’est donc « tannés », comme disent nos cousins québécois, que nous reprenons la route !

Nous prévoyons aujourd’hui de rejoindre le Lac Atlitan. Nous avons repéré sur notre iOverlander préféré un établissement qui propose quelques places de camping. Il se situe dans un petit village qui borde le lac : San Marcos La Laguna.

La route est asphaltée mais pourrie de chez pourrie. Des trous, des affaissements... Aucun moment de répit. On a l’impression d’évoluer dans un jeu vidéo 🎮, le but étant d’éviter les obstacles. Les véhicules slaloment dans tous les sens. Mais ici, ce n’est pas du virtuel. Si tu prends un trou, c’est pas « Game Over »… C’est plutôt « Directo chez le Mécano » !

Nous quittons la route « principale ». Heureusement, il ne nous reste qu’une vingtaine de km pour arriver à destination. Le GPS indique 15 minutes. Il oublie certainement que nous circulons sur des routes guatémaltèques 🤢. Des villages, des topes... une piste de plus en plus défoncée…

Puis, la route redevient asphaltée, mais aussi de plus en plus pentue ! Des lacets si serrés que Chouchou doit pratiquement s’y reprendre à deux fois pour les négocier. Il faut faire confiance au conducteur mais aussi à la mécanique. Nos freins sont neufs, ils ont été changés à Cancun. Sujet au vertige, s’abstenir ! Pire que le Stelvio en Italie !

Nous avons hâte d’arriver sur les bords du lac, bien à plat. Au bout d’une heure 45 pour... 20 km, enfin le village de San Marcos… Il nous semble impossible de trouver un petit camping sympa où se ressourcer dans ce « trou du cul du monde ». Le GPS nous indique encore 2 km pour arriver à destination. Il est 16 heures. Nous n’avons plus le choix. Nous passerons la nuit et demain à la première heure, nous chercherons autre chose. C’est ici ! Un immense portail noir. Une 🛎 ! Dring, dring. Personne ! On insiste ! La porte s’ouvre laissant place à un petit papy en bleu de travail et en bottes de caoutchouc. Il a une bouille sympathique.

« Es para acampar ? El senor Pierre es en la officina ».

Il ouvre le grand portail et nous pénétrons dans le jardin... d’Eden. Qui aurait pu imaginer qu’un tel endroit puisse exister dans ce bled du bout du monde ! Le site est parfaitement entretenu. Un beau terrain engazonné surplombe le lac et fait face aux Volcans San Pedro, Atitlan et Toliman qui culminent respectivement à 3 020 m, 3 535 m et 3 158 m d’altitude ! Notre « hôte » nous indique l’endroit où nous pouvons stationner Chouchou. Pierre, le patron, est français ! Vu la propreté des lieux, des sanitaires, l’agencement des bungalows... on se doutait bien qu’un européen était aux manettes ! Voilà qui est parfait. Nous avons comme voisins un couple de français, des suisses et des Californiens !

Aujourd’hui nous sommes passés de :

la déception de n’avoir pas vu le Fuego tel qu’on le souhaitait,

à une grosse fatigue physique due au dénivelé, à la pluie et à une mauvaise nuit,

à une tension nerveuse extrême avec une route « merdique » et « exposée » pour arriver au lac,

à une crainte de se retrouver dans un gourbi alors que nous avions un besoin évident de repos.

Et enfin, à un immense ouf de soulagement dès l’ouverture du portail !

Tout est bien qui finit bien ! 😁

Nous nous installons. Nous sommes à plus de 1 500 m d’altitude. Il fait frais, juste ce qu’il faut. Il ne pleut pas encore. La première chose est de prendre THE douche tant attendue depuis... trois jours maintenant. Le meilleur moment de la journée 😋. Pour une fois, elle est chaude et surtout il y a de la pression ! Tout fonctionne parfaitement !

La soirée est « arrosée », comme chaque jour depuis maintenant une petite semaine.

Nous regagnons notre chambre à l’intérieur de Chouchou.

Putain de 🐜 😫 ! On croyait qu’il s’agissait de trous de taupes, eh bien non, ce sont des fourmis « géantes » qui piquent ! Elles s’accrochent à nos 🧦 ! Une inspection minutieuse de fringues s’impose ! Et une par ici, deux par-là ! Pire que des morpions ! Pas moyen d’être sereins ! Ce voyage est loin d’être un « long fleuve tranquille ». T’as toujours un truc qui te pourrit la vie !

Demain sera un autre jour !

Nuit paisible sous de violents orages.

 

20 mai 2018. San Marcos La Laguna

Comme tous les jours, il pleut le soir et il fait relativement beau au réveil.

Les californiens quittent le camping. On décide de s’installer sur leur emplacement, en espérant qu’il n’y ait pas de fourmilières.

Diego, notre petit papy en bleu de travail et bottes en caoutchouc, met de l’insecticide dans chaque trou. Il nous explique que ce ne sont pas de « banales » 🐜. Non, celles-ci peuvent abattre un arbre durant la nuit avec leurs petites dents aiguisées. Punaise, elles ont dû prendre nos guiboles pour du pain de mie ! 🤕

En parlant de guiboles, les miennes s'en souviennent encore !

Programme de la journée et des jours à venir : l’exploration des villages plus ou moins touristiques du lac.

 

Le lac Atitlán est l’ancien cratère d’un volcan qui a explosé il y a près de 85 000 ans, propulsant ses cendres bien au-delà des frontières actuelles du pays. Après que la chambre magmatique se fut vidée, le fond du volcan s’est effondré et rempli d’eau, créant le lac Atitlán. D’une superficie de 120 km² et d’une profondeur moyenne de 300 m, le lac situé à 1 550 m d’altitude et son écrin de volcans offrent une des plus spectaculaires vues de toute l’Amérique centrale.

Vu les difficultés auxquelles nous avons été confrontées pour venir dans notre petit havre de paix, nous préférons laisser Chouchou se reposer pendant quelques jours. Les villages situés autour du lac sont accessibles en « lancha publica ». Ce sont de petites embarcations à la silhouette effilée équipées de moteurs puissants. Pratique, économique et surtout rapide, c’est ce moyen de locomotion que nous allons privilégier dans les jours à venir, d’autant que la propriété de Pierre dispose de deux magnifiques pontons qui s’avancent vers le lac et que les 🚤 passent toutes les vingt minutes !

Etant déjà venus sur le lac Atlitan en 2007 et ayant visité certains villages, nous allons cette année nous concentrer sur... les autres !

Nous sommes à deux kilomètres du centre de San Marcos La Laguna. Lors de notre passage, la veille, nous n’avons pas trouvé le coin particulièrement séduisant ! Peut-être est-ce dû à la fatigue ou alors à une certaine... lassitude ?

Nous parcourons à pied la piste qui nous sépare de l’unique ruelle de San Marcos.

Il semblerait que les adeptes du New Âge (méditation, médecine douce, yoga, massage) se soient donnés rendez-vous ici. Çà et là fleurissent des établissements bios, végétariens...

L’ambiance générale est très paisible et plutôt « Peace and Love ✌️». Un gars nous propose de la marijuana. « Franchement mec, on a des têtes à fumer de la marijuana 🤪 » ? Désolés, pour nous c’est 🚭 ! Éric est de la vieille école, il tourne plutôt au 🍷et à la 🍺 !

On préfère acheter un cake sans sucre, sans 🥚, sans 🥛... mais avec du 🍫 , de la 🥥, des  🍌  et des 🍅, 🍋... Ce que l’on peut être « hasbeen » quelquefois !

Tous ces « babacoolos » cohabitent avec les villageois qui, toutefois, voient d’un mauvais œil l’arrivée massive de drogue !

C’est en tuk-tuk qu’on rejoint notre lieu de villégiature pour passer une agréable soirée jusqu’à ce que les « éléments se déchaînent ». Dare, dare, on plie table et chaises et on se retrouve à l’intérieur de Chouchou.

 

21 mai 2018. San Juan et San Pedro de La Laguna

La pluie fait, une nouvelle fois, rage toute la nuit et, au petit matin, le ciel est dégagé.

Aujourd’hui, nous prenons une lancha qui en une quinzaine de minutes nous emmène au village Tz’utujil de San Juan La Laguna.

Le petit débarcadère nous plonge tout de suite dans l’ambiance. C’est sans doute le plus authentique de tous les villages situés autour du Lac Atitlán. Il attire encore peu de touristes, contrairement au village de San Pedro, pourtant tout proche.

Ici, les femmes revêtent un huipil (chasuble ornée de broderies chatoyantes qui diffèrent d’un village à l’autre) et une ceinture rouge, une jupe noire à rayures blanches. Les hommes portent un pantalon blanc et une chemise noire et blanche.

Des ateliers de tissage jalonnent les ruelles.

Des galeries d’art proposent de magnifiques tableaux qui retracent la vie des indiens des hautes terres.

De magnifiques peintures murales très colorées ornent les façades.

Les tuk-tuk sont fort pratiques pour les déplacements en « ville ».

En début d’après-midi, nous rejoignons le village de San Pedro La Laguna à dix minutes de lancha.

Construite elle aussi sur une colline que domine le volcan du même nom, San Pedro La Laguna était, il y a encore quelques années, un authentique village d’origine Tz’utujil. Elle est devenue, aujourd’hui, le lieu de rencontre favori des hippies et des backpackers qui s’accommodent des petits prix pratiqués dans les hôtels et les restaurants. Le village est un grand producteur de café, en témoignent les peintures qui tapissent les murs.

Les ruelles pentues et pavées de pierres grossièrement taillées sont bordées de commerces, de petits hôtels et de comedores.

On y découvre également au hasard des ruelles des peintures murales.

Nous quittons l’« effervescence » de San Pedro pour rejoindre, en fin d’après-midi, notre petit havre de paix.

Quand tu ne peux pas te baisser pour te gratter les guiboles suite aux attaques des fourmis géantes, tu te prends pour un flamand rose !

 

22 mai 2018. Les indiens de Sololá

Les marchés font partie des « incontournables » du Guatemala.

Le plus connu est celui de Chichicastenango, « Chichi » comme l’appellent les guatémaltèques. Nous avons eu la chance de voir ce marché en 2007. Déjà à l’époque, on peut dire que nous n’étions pas les seuls touristes ! Son succès a largement dépassé le cadre géographique des Hautes Terres et les voyageurs du monde entier viennent aujourd’hui à la recherche de scènes quotidiennes à photographier encouragés par les agences et les guides touristiques. Chaque année, des milliers de visiteurs nationaux et étrangers se pressent dans ses ruelles pour y découvrir le charme de son typique marché bi-hebdomadaire. Tous les dimanches et jeudis, des bus entiers déversent leurs flots de touristes, ce qui fait que l’on entend parler d’avantage anglais, italien, français ou allemand qu’espagnol ou quiche (langue des Mayas…).

Nous sommes à la recherche de quelque chose de plus authentique et, pour cela, nous décidons de ne pas aller au marché de « Chichi ». On lui préfère celui de Solola, une petite ville située à huit kilomètres du lac Atitlan. Son marché se tient tous les mardis et vendredis.

Ce matin, nous prenons une lancha qui nous emmène, en une trentaine de minutes, dans le village de Panajachel situé en bordure du lac. Sitôt débarqués, nous nous mettons en quête de trouver LE Chiken bus qui nous conduira à Solola. On en aperçoit un stationné en bordure du trottoir.

« Buenos dias, señor, vamos a Solola.

- Es aqui ».

 

 

Yes, bonne pioche !

On monte. A l’intérieur, uniquement des « indiens » et des femmes en tenue traditionnelle ! C’est plutôt bon signe !

Une fois de plus, la route en lacets qui surplombe le lac est impressionnante. Le chauffeur roule comme un « fadengue » ! Pour la montée, ça peut aller… Dans l’autre sens, ce sera une autre affaire…

Heureusement, ça ne dure pas très longtemps. Nous voilà à destination.

Aucun gringo dans les parages ! On se dirige vers le marché... impatients. Toujours aucun gringo !

Nous voici plongés dans l’effervescence de ce lieu d’échange. Des indigènes, femmes, hommes et enfants, pratiquement tous en tenue traditionnelle. Le marché attire nombre de marchands des villages des environs qui occupent le moindre espace disponible. Les acheteurs repartent avec des baluchons remplis de denrées et de biens acquis sur les étals. Étincelant de couleurs, ils proposent non seulement des produits alimentaires, fruits, légumes, viande, poissons… mais également des tissus et vêtements ainsi que tout autre ustensile nécessaire au quotidien.

Aucune agressivité dans le regard ou dans la gestuelle ! Quelle différence avec les indiens du Chiapas mexicain ! Ici, tout n’est que sourire ! Il est indéniable que l’absence de gringo favorise les échanges, même si le plus souvent ils se limitent à un sourire ou à un signe de main amical.

Une seule chose à faire : s’assoir, profiter, savourer ces instants exceptionnels et inoubliables que nous offrent ces peuples hors du temps !

L’authenticité des lieux nous immerge dans les réalités du quotidien des Mayas des Hautes Terres.

Comment le marché de Solola résiste-il encore à la fièvre touristique ?

Il va nous falloir prendre le Chicken bus pour rejoindre Panajachel !

Le chauffeur est un vrai fangio 🤮 ! On se sent beaucoup plus en sécurité avec Chouchou !

Panajachel est aujourd’hui l’une des plus importantes places touristiques du Guatemala qui bénéficie d’un cadre paysager exceptionnel, sur les bords du lac Atitlan, face aux trois majestueux volcans. Elle accueille, en toute saison, une nuée de touristes. « Pana » concentre la quasi-totalité des hôtels, des restaurants et autres services que compte la région. Découverte par les hippies dans les années 1970, la bourgade s’est peu à peu transformée en station balnéaire majeure où l’on parle toutes les langues. Il ne subsiste presque rien du village fondé par les Franciscains autour de l’église du village et les bâtiments modernes ont poussé sans réel souci de planification urbaine de la part des édiles locaux. S’il est vrai qu’on est loin de l’authenticité de Sololá, l’ambiance hétéroclite n’est pas désagréable.

Nous n’y passons que quelques heures avant de rejoindre San Marcos.

 

23 mai 2018.  Santiago Atlitan et le Maximon

Aujourd’hui, nous visitons le dernier village : Santiago Atlitan. Cette bourgade construite sur une petite colline domine la baie qui porte son nom. Sa population, authentique et chaleureuse, est, ici aussi, toujours vêtue d’habits traditionnels.

Dans les deux rues qui montent du débarcadère vers la place principale sont concentrés les éternels étals proposant articles de souvenirs et autres vêtements et tissus traditionnels identiques à ceux qui sont vendus à Pana ou dans les autres villages…

Ses ruelles, étroites et irrégulières, débouchent sur une majestueuse église blanche.

Mais ce village est particulier : c’est ici même que se trouve le Maximon.

Le Maximon est une sorte d'idole issue de la fusion entre le monde maya et la religion catholique. Il est vénéré en permanence. Il est représenté par une effigie qui réside dans une maison différente chaque année.

Les touristes ne savent pas où se trouve sa « résidence ». Nous nous adressons donc à un chauffeur de tuk-tuk, je devrais dire à un pilote, tant il fait preuve de dextérité pour manier son engin dans les ruelles étroites et tortueuses.

Nous y voici. IL trône au centre d’une pièce sombre. IL est entouré par deux hommes désignés pour le servir pendant une année entière. Vêtu de vêtements modernes et d’habits traditionnels mayas, IL tient dans sa bouche une cigarette allumée en permanence.

Lorsque qu’elle s’éteint, l’un de ses « gardes du corps » lui en allume une autre. Maximon aime aussi l’alcool ! Qu’à cela ne tienne, entre deux cigarettes, ses « gardes du corps » lui offrent une rasade de rhum. Sacré Maximon, il ne se refuse rien ! 😜

Les fidèles lui apportent des offrandes (dont de l'alcool et des cigarettes) dans une ambiance festive.

Une sorte de chaman se plante devant lui et baragouine, on ne sait trop quoi vu que nous ne comprenons rien... Mais ça a l’air sérieux !

On reste une bonne heure à observer le « manège » puis on prend congé du Maximon.

Un dernier petit tout de barque pour rejoindre notre « campement ».

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Commentaires: 4
  • #1

    MC3448 (lundi, 28 mai 2018 18:01)

    Pour quelle raison qui m'est inconnue, ne peux tu te baisser?
    Mal dans le dos? Mal à l'épaule?
    Voilà qui est difficile pour se gratter les jambes �.
    En revanche des costumes flamboyants et encore de beaux souvenirs. Besos.

  • #2

    Mu (mercredi, 30 mai 2018 02:25)

    Pendant 4 jours, j’ai eu très mal aux muscles des jambes! Depuis notre départ peu ou pas de sport... résultat quand tu forces vraiment... ça fait très mal! Pour l’instant pas de souci de dos et plus de souci d’epaule! �

  • #3

    Lhotelier (mercredi, 30 mai 2018 21:57)

    Peuple attachant et authentique.......Comme les rédacteurs......
    MERCI.
    BONNE POURSUITE DU PÉRIPLE.
    BISES. LES BRETONS.
    JLJ

  • #4

    Nous deux (jeudi, 31 mai 2018 04:05)

    Un gros bisous aux bretons et encore merci pour les commentaires qui nous font tellement du bien quand on a un petit coup de mou!!!