10 avril 2018
L’hôtel Palacio Canton est très bien situé car proche du centre-ville. Il occupe un bâtiment colonial et ses chambres spacieuses surplombent un petit bassin. La déco est kitsch mais l’ensemble, tout de même harmonieux, est représentatif de la période coloniale.
Valladolid que l’on surnomme la « sultane de l’Est » est une petite ville qui a su préserver son aspect colonial et sa douceur de vivre. La majorité des habitants a conservé la tenue vestimentaire traditionnelle de la péninsule du Yucatán (robes blanches brodées de fleurs colorées) et les maisons qui bordent les ruelles sont de couleurs pastel. Son zocalo (place centrale), ombragé et animé, est dominé par les deux tours de la cathédrale.
Depuis notre arrivée dans la péninsule du Yucatan, nous avons l’impression de retrouver une certaine sérénité. Les mexicains sont souriants et aimables. Nous qui pensions que cette région était « pourrie » par le tourisme de masse, nous sommes très agréablement surpris ! Nous commençons même à apprécier enfin ce pays !
En fin de matinée, après avoir arpenté les rues de Valladolid, nous nous dirigeons vers le cenote Zaci, situé dans le centre de la ville. Il s’agit d’un puit naturel très encaissé aux eaux d’un vert profond. Un chemin dallé permet d’en faire le tour presque au ras de l’eau. On se baigne dans ce magnifique cenote à ciel ouvert. Des poissons-chats viennent nous saluer. Une corde, solidement arrimée sur les bords, nous permet de profiter sereinement des lieux.
Dans l’après-midi, nous nous rendons à Uayma situé à une quinzaine de kilomètres de Valladolid. L’attraction principale de ce petit village est son superbe et très photogénique couvent Santo Domingo. Construit par les franciscains dès 1646 pour évangéliser les Mayas, il est de couleur rouge qui évoque la passion du Christ. Le vert symbolise l’espérance, les ⭐️ et les rosaces, l’adoration de la vierge.
11 avril 2018
Départ matinal pour la visite d'un des sites les plus touristiques de la péninsule du Yucatan : la zone archéologique de Chichen Itza.
Peu d’écrits anciens existent au sujet de Chichen Itzà. Comme pour de nombreux sites, il y a beaucoup d’incertitude. Pourtant, il semblerait que
la construction de cette cité maya à cet endroit est due à la présence de deux puits naturels, des cenotes, qui constituaient une source d’eau majeure dans la région. Tout au long de son histoire, qui s’étend sur presque mille ans, la ville fut embellie grâce à la contribution de différents peuples. Mayas et Tolteques ont laissé des monuments et des œuvres extraordinaires. La fusion des techniques de construction ont fait de Chichen Itza l’un des exemples les plus importants de la civilisation Maya-Tolteque du Yucatan.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site est considéré comme l’une des sept nouvelles merveilles du Nouveau Monde moderne !
9 heures : la voiture est stationnée (30 pesos = 1,80 €). Après avoir payé l’entrée sur le site, nous décidons d’un commun accord d’avoir recours à un guide parlant français. Les hordes de touristes qui affluent de Cancun ne sont pas encore arrivées ce qui va nous permettre de commencer la visite tranquillement.
Il fait très chaud et nous avons prévu fort heureusement casquettes, crème solaire, paréos pour nous couvrir les épaules et... des litres d’eau.
En préambule, notre guide nous bombarde d’explications sur l’empire Maya...
Cette civilisation était pacifique. Les Mayas se sont distingués dans le domaine de l’écriture, de l’art, de l’architecture, de l’agriculture, de l’astronomie et des mathématiques.
L’envahisseur, venu du nord du Mexique, les Tolteques auxquels ils s’associent pour éviter l’anéantissement de leur civilisation, est composé de guerriers sanguinaires.
Nous commençons par l’édifice le plus impressionnant du site.
Sur la grande place centrale, El Castillo domine de toute sa majesté les 6,5 km² de l'ancienne cité. La pyramide imposante se détache sur le ciel bleu. Elle se compose d'une série de terrasses carrées avec des escaliers qui montent vers le haut de chacun des quatre côtés du temple. Depuis quelques années, il est formellement 🚫 de grimper sur les marches. Les Mexicains savent comment protéger leur patrimoine et le nombre de visiteurs annuel justifie certainement ces mesures de protection.
En nous promenant, nous essayons d’imaginer les constructions telles qu’elles se dressaient à l’époque où la cité était habitée : ses murs recouverts d’un stuc lisse, peints de couleurs vives, ses habitants vacant à leurs occupations ou pratiquant des rituels pour plaire aux dieux.
Pour compléter la magie, nous apprenons que la pyramide est construite sur un cenote, une réserve d’eau souterraine. L’eau était une denrée rare dans la péninsule du Yucatan et des réserves étaient nécessaires à la survie du peuple. Il est probable d’ailleurs que la pénurie d’eau ait précipité la chute de certains de ces empires.
Puis nous imaginons ce qu’a dû être la découverte de cette pépite par les explorateurs : des buttes de « cailloux » recouvert par la jungle qui avait repris ses droits d’où émergeaient des temples à demi détruits !
Le site est composé de plusieurs édifices très bien restaurés. Les bas-reliefs sont ornés de fresques plus ou moins identifiables qui retracent la vie des Mayas puis des Mayas-Toltèques.
Autrefois, les constructions devaient être recouvertes de toit en matière biodégradables qui ont disparu depuis des siècles. Les seuls vestiges sont constitués de mur et de colonnes en pierre.
Temple des guerriers du jaguar
Les sacrifices humains ont eu lieu à Chichen Itza, impossible d’en douter. Ces rites auraient été introduits par les Toltèques, un peuple plus guerrier.
Le temple des mille colonnes
Au pied du temple des guerriers du jaguar se trouve le temple des mille colonnes, chacune d’elles étant taillée en forme de serpent à plume. Découvertes couchées, ces innombrables colonnes ont été redressées. Leur parfait alignement semble contribuer à la réputation de la civilisation Maya.
Le jeu de pelote
Puis, nous nous dirigeons vers le jeu de balle. El juego de pelota, populaire à travers les siècles. Chichen Itza possède le plus grand des terrains dédiés à cette activité. Des inscriptions anciennes décrivant des scènes du jeu y sont encore déchiffrables sur un des murs. Toutes les cités possédaient un ou plusieurs de ces terrains de jeux, selon leur importance. Chichen en possédait plusieurs. La balle, vraisemblablement en caoutchouc, pouvait peser plusieurs kilos. Les joueurs avaient les hanches, les coudes et les genoux protégés et devaient se servir d’une planche pour expédier la balle dans des anneaux de pierre scellés dans les murs latéraux. Malgré les protections sur certaines parties du corps, il est facile d’imaginer l’effet d’un coup de balle sur les parties exposées. Sur le terrain, l’acoustique est impressionnante, les bruits des coups et des cris devaient être décuplés. Le sort du perdant ou du gagnant n’est pas clair et semble dépendre de plusieurs paramètres. Par contre, sous le règne des Toltèques, il y aurait eu des mises à mort. D’après notre guide, le joueur le plus valeureux avait l’honneur d’être sacrifié… 🤢
De très, trop nombreux vendeurs jalonnent notre parcours.
Au bout de deux heures d’explications de plus en plus complexes... nous décrochons ! La chaleur nous accable. Nous recherchons l’ombre. Le site est maintenant parcouru par des centaines de touristes de tous pays.
Après trois heures à arpenter ce magnifique site, nous regagnons la voiture direction Izamal où nous allons passer la nuit.
L’hôtel San Miguel Arcangel qui nous accueille est situé face au zocalo. Il est installé dans une vieille demeure coloniale qui a beaucoup de charme. Les chambres disposées autour d’une fontaine centrale sont spacieuses et agréables. La décoration est toujours un peu chargée mais harmonieuse et fort sympathique.
Izamal est connue pour être la « ville jaune ». En effet, toutes les façades des maisons sont peintes en jaune foncé. Le couvent San Antonio de Padoua ne déroge pas à la règle. Lorsque les conquistadors ont conquis la ville en 1540, ils ont détruit un temple maya pour construire le couvent, qui outre ses 75 arcades, passe pour posséder le plus grand atrium du monde après celui de Saint Pierre de Rome.
En pénétrant dans l’enceinte du couvent, nous sommes saisis par la beauté des lieux. La façade de l’église qui s’élève face à nous est très photogénique. L’ensemble est imposant et majestueux.
La meilleure façon de découvrir Izamal est de flâner dans ses belles ruelles jaunes. Nous choisissons l’option calèche tirée par un 🐎. Que cette ville est jolie ! Des bâtiments coloniaux, puis au détour d’une rue, un ancien temple Maya ! On peut alors se rendre compte véritablement du choc de cultures qu’a été la colonisation et du métissage de cultures qui s’en est suivi.
Quasiment aucun touriste. Seulement des locaux souriants et détendus qui nous gratifient d’un « buenas noches ». Nous avons quelques difficultés pour trouver un petit resto pour dîner. Une pizzeria sur le zocalo fait l’affaire. En bon « Franchous », nous demandons au patron s’il a du « vino tinto » et des « cervezas ». « No problemo ! ». Sitôt dit, sitôt fait. Le mini market n’est pas loin. Le voilà qui revient au pas de course, les gouttes de sueur perlent sur son visage. Il repart chercher des glaçons, un tire-bouchon... Il sourit, discute, il est au TOP. Nous passons une excellente soirée en dégustant des pizzas à la pâte un peu épaisse. Mais vu le service, on peut tout pardonner !
Ce soir les mexicains ont fini de nous séduire !
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Jlj (vendredi, 20 avril 2018 21:54)
Trop top.
BISES
Nous deux (vendredi, 20 avril 2018 22:26)
Merciiiiii