19 et 20 mars 2018
Nous quittons Valle de Bravo, jumelle de Barcelonnette, en début d’après-midi, ravis d’avoir trouvé ce que nous cherchions.
Nous comptons rejoindre le volcan Nevado de Toluca, connu pour être le 4ème sommet le plus haut du Mexique.
Les quinze derniers kilomètres se font sur une piste roulante mais poussiéreuse.
Nous arrivons dans le Parc National vers 16 heures.
Après avoir payé 40 pesos pour Chouchou à un monsieur fort sympathique, nous prenons place pour la nuit sur un joli terrain herbeux et très propre. Il faut le signaler car c’est rarement le cas ! Il s’agit d’une aire de pique-nique fréquentée par les familles qui viennent de la capitale. Nous nous installons tranquillement au soleil et attendons le repas du soir.
Daniel, un jeune gars de Mexico, vient nous voir. Enfin, c’est Chouchou qu’il vient voir. Il n’a jamais vu « el Defender » et il est tout excité. Il va aussitôt chercher Sarah, sa copine et ensemble, ils font le tour du bestiau. Il veut le même !
Le GPS indique une altitude de 3 704 mètres. Nous savons qu’il faut être très vigilant car le mal aigu des montagnes - MAM - nous guette.
Pour Chouchou, c’est une première. Il n’est jamais monté aussi haut et on se demande comment il va réagir au manque d’oxygène. Pour l’instant, le moteur ronronne normalement.
C’est toutefois avec une légère appréhension que nous attendons le lendemain !
18 heures 30, le soleil commence à décliner. L’une des gargotes du site nous accueille pour le repas. Quatre tacos avec des tortillas de maïs bleu et un coca plus tard, nous rejoignons nos appartements.
On pensait dormir comme des 👶 mais c’était sans compter sur les effets de l’altitude sur nos petits corps. Nuit agitée, quelques difficultés pour respirer, bouche sèche mais pour l’instant, aucun symptôme du MAM.
Au réveil, il fait très froid. Les températures baissent, baissent jusqu’à atteindre : Out : -0,2 °C et In : 4 °C. Vu l’altitude, c’est tout à fait normal.
Le ciel est bleu. C'est une journée idéale pour randonner.
Petit déjeuner avalé, préparation du sac à dos (gâteau, eau, vêtements chauds, gants, bonnet), crème solaire pour se protéger des rayons UV et stick à lèvres pour les protéger de la sécheresse de l’air, et nous voici fins prêts.
Ce matin, c’est le test.
Embarquement immédiat. Clef dans le contact 😥🤔... 😃... Chouchou démarre. Ouf de soulagement !
Encore douze kilomètres de piste pour arriver au refuge où les policiers de montagne prennent leur permanence.
Le GPS indique une altitude de 4 165 mètres !
Il y a quelques années, le cratère du Nevado de Toluca était accessible aux véhicules. Mais pour la préservation du site, les autorités mexicaines ont décidé, depuis juillet 2008, de restreindre la circulation des véhicules à moteur, et c’est très bien ainsi ! Tous les visiteurs ont maintenant l’obligation de laisser leur voiture à 2 km du cratère et de continuer à pied.
On stationne Chouchou dans le sens de la pente. Sait-on jamais !
On commence l’ascension sur un chemin parfaitement tracé et sans aucune difficulté technique sinon celle... de l’altitude.
Nous ne prenons pas cette difficulté à la légère.
Nous savons que si on monte trop rapidement, on risque d’être atteint par le MAM. Cela se traduit par des maux de tête, des nausées, des vomissements, une fatigue générale voire des œdèmes cérébraux ou pulmonaires dans les cas les plus graves. Nous sommes, malgré tout, relativement confiants car cela fait plusieurs jours que nous évoluons à plus de 2 000 et même 3 200 mètres pour les papillons Monarques. Malheureusement, ce syndrome peut « frapper » à tout moment à partir de 2 000 mètres. Le risque augmente avec l’altitude et la raréfaction de l’oxygène. Vu qu’il apparaît habituellement entre les 4 et 12 heures qui suivent l’arrivée en altitude, nous ne devrions pas être « touchés ».
L’altitude, on connaît. Le mal aigu des montagnes aussi. Nous en avons déjà fait les frais lors de précédents voyages notamment dans la Cordillère des Andes mais également dans l’Himalaya sur le « Tour des Annapurnas ».
Aussi, nous attaquons la montée très lentement. Le souffle est court et nous sommes à l’affût du moindre signe. Nous resterons attentifs jusqu’à la fin de la rando.
Parvenu sur la lèvre du cratère à 4 300 m d’altitude, le spectacle est grandiose ! Quel cratère ! Deux kilomètres de diamètre. Un calme intense se dégage du lieu, comme si le temps s’était figé depuis la dernière éruption, trois mille ans plus tôt. Nous apercevons au loin deux petits lacs, el Lago del Sol y el Lago de la Luna. Ils sont séparés par un monticule.
Autrefois, ce site était un lieu sacré pour les Matlatzincas, groupe ethnique de la vallée de Toluca. On y faisait des offrandes au dieu Tláloc, dieu de la pluie.
Face à nous se dresse le sommet du Nevado de Toluca qui culmine à 4 680 mètres (juste plus petit que le Mont Blanc et ses 4 807 mètres). Éric a lu que l’ascension comportait des passages techniques et qu’il faut être équipé de cordes !
Nous préférons donc nous engager dans l’immense cratère en suivant le chemin qui fait le tour des deux lacs.
Nous contournons El lago del sol, appelé ainsi car il est rond comme l’astre solaire. Les parois du cratère se reflète dans ses eaux bleues. Tout autour, la végétation est jaune et composée de milliers de fleurs séchées.
Une petite demi-heure de marche nous mène à El lago de la Luna qui doit également son nom à sa forme en demi-lune. Des algues tapissent ses rives et lui donnent de magnifiques couleurs vertes et jaunes.
Une dernière petite montée avant d’aborder la descente de deux kilomètres pour rejoindre Chouchou.
Soulagés d’avoir pu évoluer sans problème à plus de 4 300 mètres, nous reprenons notre piste poussiéreuse.
Notre prochaine étape est Taxco située à 150 km et 4 heures de route.
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