La caresse de la baleine grise

 

7 mars 2018. De Guerrero Negro à Mulegé

: 6 heures 30

Nuit fraîche

Ciel bleu

Température au lever : 15°C

Chaque année, un phénomène exceptionnel dans le monde animal se produit le long des côtes de la Basse Californie au Mexique : la migration des baleines grises. Depuis les eaux glaciales de la Sibérie ou de l’Alaska jusqu’aux lagunes de Basse Californie, les cétacés effectuent un incroyable trajet d’environ 10 000 km pour s’accoupler et mettre au monde des baleineaux dans des eaux chaudes et abritées. Dans ces lieux de reproduction des bébés de 700 kg voient le jour.

La lagune Ojo del Liebre offre un habitat idéal pour ces mammifères marins en raison de la température de ses eaux et de leur haut degré de salinité qui facilite leur flottaison. 

La période d’observation de ces mastodontes des mers, dont la taille varie de 11 à 15 mètres et le poids de 17 à 37 tonnes, se situe entre la mi-décembre et la mi-avril. Nous sommes en mars et la nursery devrait afficher complet.

En nous réveillant, nous découvrons les lieux. Il n’y a pas de vent.

Billets en poche, nous enfilons nos gilets de sauvetage. En compagnie d’une vingtaine de touristes, essentiellement américains, nous nous dirigeons vers les embarcations.

Des dizaines, des centaines de baleines nous entourent. Ça grouille de partout. Les baleines et leurs baleineaux nagent côte à côte. Le must est de voir la queue de ces énormes mammifères marins lorsqu’ils plongent dans les profondeurs de la lagune.

La lagune est si plate que nous n’avons aucun mal à distinguer des dizaines de jets d’eau qui sortent des têtes des 🐋.

Parfois ils nous gratifient de petites acrobaties mais c’est toujours quand le bateau est à une centaine de mètres !

Le pilote arrête le moteur. Et ce qui se passe ensuite est juste invraisemblable !

Maman 🐳 et son bébé se rapprochent de notre frêle embarcation, la frôlent, passent sous la coque.

Le ballet, d’un côté à l’autre du bateau, dure quelques minutes. Toujours sous la protection de sa maman, le baleineau, curieux, revient vers nous. Il dresse sa petite tête, enfin façon de parler, tout contre la coque et demande des caresses. Trop contents 😃, nous répondons évidemment à ses demandes. Maladroit par moment, le bébé se cogne contre le bateau. A aucun moment il ne se montre hostile ou menaçant. Sa peau est douce. La maman s’approche à son tour. Nos deux mastodontes semblent réellement apprécier et rechercher le contact avec les hommes.

Caresser une baleine est une sensation incroyable. Ce qui est exceptionnel est qu’un animal sauvage vienne vers nous et semble de plus en retirer du plaisir.

Sachant que ces baleines ont été décimées par la chasse et à deux doigts d’être exterminées... On peut dire qu’elles ne sont pas rancunières !

Comment imaginer quelques heures auparavant que nous aurions l’immense privilège de caresser une baleine et son bébé !

La magie prend fin lorsque nous posons le pied à terre.

Ces moments riches en émotion nous font oublier les petits tracas vécus les jours précédents.

Le retour à Guerrero Negro se fait au travers des salines qui entourent la ville. J’aime particulièrement ces paysages où se mêlent le sel, la terre et le ciel. Ils nous rappellent le Salar d’Uyuni en Bolivie.

 

 

 

 

Après un repas 🌮, nous allons au garage car hier nous avons commandé 4 pneus BF Goodrich pour Chouchou.

Ils étaient censés arriver de Tijuana en fin de matinée. À 16 heures, on apprend qu’ils ne seront livrés que le lendemain. Tant pis, on les achètera ailleurs.

On reprend notre route vers le village de Mulegé, en bordure de la mer de Cortes. On traverse toujours et encore de grandes étendues désertiques plantées de cactus. Nous sommes entourés de montagnes aux pics acérés.

Nous faisons une halte à Santa Rosalia. Cette ville a été occupée par les français à la fin du XIXe siècle. La compagnie française El Boléo avait une concession sur les gisements de cuivre.

Nous souhaitons visiter l’église Santa Barbara. Mais qu’a-t-elle de si particulier ?

 

Fleuron de Santa Rosalía, cette petite église dotée de quelques beaux vitraux a une histoire peu banale. Dessinée par Gustave Eiffel en 1884, construite en 1887, cette église fut exposée à Paris, en 1889, avec la tour Eiffel. C’est lors d’une exposition à Bruxelles qu’elle fut acquise par la compagnie El boléo alors qu’elle devait originellement prendre la direction de l’Afrique. Démontée et transportée à Santa Rosalía, elle y fut installée entre 1895 et 1897. 

Nous nous sommes promis de nous « poser » avant la tombée de la nuit pour des raisons de sécurité mais une fois de plus, « la Grande Ourse » est visible dans le ciel quand nous arrivons dans le charmant petite village de Mulegé. Nous nous dirigeons vers le phare pour passer la nuit. Le coin est calme, fréquenté par des pêcheurs locaux.

Écrire commentaire

Commentaires: 0