11 novembre 2017
Nous continuons vers Natchez qui marque la fin de cette belle route touristique.
Quelques petites haltes ponctuent notre itinéraire.
On s'arrête dans le tout petit village de « French Camp ». Les français ont construit ce site au XIXe siècle et les nouveaux occupants ont conservé le nom. Les anciennes maisons sont très bien restaurées.
Arrêt ensuite dans les bayous (marécages) qui rappellent qu’autrefois le fleuve passait à cet endroit mais les dépôts d’alluvions ont changé le lit du cours d’eau. Ne subsistent que des marécages d’eau stagnante dans lesquelles vivent des 🐢 et des... alligators. Malheureusement, nous n’avons croisé ni l’un, ni l’autre.
En allant prendre la douche dans un campground, nous remarquons une petite caravane qui ferait bien notre affaire... On pourrait ainsi transporter plus facilement le barbecue récupéré à Victoria ! En plus, cela nous ferait une chambre supplémentaire... On décide d'un commun accord de l'adopter ! Et c'est parti pour de nouvelles aventures !
Nous arrivons sur Natchez en fin d’après-midi.
La nuit est déjà tombée et nous nous dirigeons tout naturellement au Walmart local pour faire des courses alimentaires. Quelques camping-cars sont présents et nous décidons de passer la nuit en bordure du parking. Il y a même une table de pique nique à proximité !
Natchez est une ville de musique et nous passons la soirée au Under the Hill saloon, un établissement renommé de la ville où des groupes se produisent tous les WE. Nous payons notre entrée 5 $ et nous voilà assis face à quatre musiciens pour assister au concert. Le bar ressemble à ce que l’on peut attendre d’un saloon : fusils au mur, tables en bois avec cendriers intégrés, graffitis et clientèle d’habitués. La 🍻coule à flots.
Très bonne musique 🎧 et super ambiance. Nous enchaînons les rocks jusqu’à 23 heures.
12 novembre 2017
Notre journée est consacrée à la visite de Natchez.
Bâtie en bordure du Mississippi, elle a connu la richesse grâce à l’exploitation du coton et de la canne à sucre. De nombreux planteurs fortunés ont fait construire des demeures somptueuses dont la plupart restent visibles aujourd’hui. Nous déambulons dans les ruelles bordées de ces magnifiques propriétés que l’on devine construites à la sueur des esclaves qui travaillaient dans les champs.
13 novembre 2017. La plantation Frogmore (Louisiane)
L’histoire de la Louisiane étant intimement liée aux plantations, c’est tout naturellement que nos pas nous conduisent à celle de Frogmore.
La plantation désigne à la fois la propriété avec ses cultures mais également la maison qui s’y trouve. Elles ont toutes été édifiées en bordure du Mississippi, essentiellement entre Bâton Rouge et la Nouvelle-Orleans. Elles profitaient de l’eau pour l’irrigation et le transport de leur production. Il existait et il existe encore des plantations de coton et de canne à sucre. Contrairement à ce que l’on pensait, les deuxièmes sont beaucoup plus présentes en Louisiane. Les maisons, cœur de vie de la plantation et le nombre d’esclaves détenus, témoignaient de la richesse des propriétaires au XIXe siècle.
La guerre de sécession (1861-1865) et l’émancipation des esclaves (du moins en théorie) provoquent le déclin des plantations. Les esclaves enfin libres restaient le plus souvent dans l’unique lieu où ils avaient grandi. Ils recevaient certes un salaire qu’ils dépensaient à l’épicerie de... la plantation. Et la boucle était bouclée 😏.
Petit à petit, les plantations ont disparu. Certaines continuent d’être habitées par les descendants des premiers planteurs. D’autres ont été laissées à l’abandon. Des 350 qui existaient entre Baton Rouge et la Nouvelle Orléans, il n’en reste que huit situées sur les deux rives du fleuve. Elles ont été restaurées et certaines contiennent encore les objets d’art achetés en Europe il y a plus d’un siècle. De nos jours, elles appartiennent à de riches hommes d’affaire, à des sociétés ou à des associations mais elles ont presque toutes perdu leurs domaines de canne à sucre ou de coton.
La plantation de coton Frogmore est encore en activité, ce qui est assez rare en Louisiane et c’est pour cette raison que nous avons décidé de la visiter.
Nous faisons le tour de la propriété après avoir visionné une vidéo en français sur la culture du coton. Un petit fascicule en français également nous est remis.
Les bâtiments d’époque sont très bien restaurés et disséminés sur un site entouré de champs de coton (la récolte a été faite mais quelques plants ont été volontairement « oubliés » pour satisfaire les visiteurs) : l’atelier de production avec ses machines de 1900, la grange, les cases des esclaves, la cuisine, la laverie, l’église... La maison, quant à elle, ne se visite pas.
Nous nous rendons ensuite à l’usine de la plantation situé à deux kilomètres.
La récolte a subi de profondes évolutions depuis la cueillette manuelle (enfin du moins pour ce qui est de la Louisiane, puisque la cueillette 🤚est encore pratiquée dans certains pays africains). Les machines modernes ont remplacé les esclaves et ce, à tous les stades de la production : cueillette, égrenage pour retirer les poussières et les corps étrangers, séparation de la fibre et de la graine, pressage en balles pour un transport plus facile vers les ateliers de filature.
Nous apprécions notre visite et ne regrettons pas d’avoir fait un détour de quelques km pour visiter cette plantation.
Un petit pique-nique sur le gazon et nous nous dirigeons vers Saint Francisville, petit village fort sympathique en bordure du Mississippi.
Juste le temps de nous rendre au visitor center et de trouver un « hébergement » pour la nuit : le parking de la librairie où nous pouvons disposer d’une connexion Wifi même en étant à l’extérieur.
14 novembre 2017. La plantation Laura (Louisiane)
Ce matin, nous décidons de faire la tournée des plantations (après celle des bars les journées précédentes 😇) ou plutôt des demeures « antebellum » comme ils disent ici, c’est-à-dire datant d’avant la guerre civile. Nous ne pouvons toutes les visiter pour des raisons de temps mais également de budget (20 $ par personne pour chaque visite).
Les environs de Saint Francisville sont « riches » en plantations restaurées. Nous nous y rendons juste pour le plaisir des yeux... puisque la plupart du temps, le paiement concerne l’intérieur.
En fin de matinée, nous empruntons la route des plantations qui longe le Mississippi et doit nous conduire jusqu'à la Nouvelle-Orléans.
Nous sommes déçus car le tracé ne nous permet à aucun moment de voir le fleuve en raison d'énormes digues herbeuses qui ont été édifiées pour parer à d'éventuels débordements. La route « slalome » entre les raffineries, les pipelines et les usines en tout genre qui jalonnent l'itinéraire. On s'attendait à autre chose mais on découvre en fait le visage industriel de la Louisiane. Il est certain que ce n'est pas l'itinéraire le plus plaisant de notre voyage mais on se rend compte de l'importance que représente le Mississippi aux USA, voie de transport qui permet de relier toutes ces usines au reste du monde.
Nous passons devant la plantation Oak Alley et sa célèbre allée de 28 chênes.
La visite ne se faisant qu’en Anglais, on privilégie la visite de la plantation Laura qui se situe à une dizaine de kilomètres et qui a été construite en 1805 par un français originaire de Caen.
La visite est axée sur la vie des personnages ayant habités dans la plantation. Cette histoire a été fidèlement reconstituée à travers les mémoires écrites par Laura, l’arrière petite fille du fondateur de la plantation. Dans ses mémoires, elle retrace toute sa vie, celle de sa famille, les querelles, le traitement des esclaves...
La visite d’une heure et demie se fait avec un guide francophone et un groupe de français originaires du sud de la France.
Construite en seulement onze jours, la plantation Laura était l’une des plus grandes de la région. Comme dans les autres, on peut visiter la maison principale, le jardin, et le quartier des esclaves. On passe aussi devant les cuisines qui à cette époque étaient construites à l’extérieur (pour éviter les risques d’incendie, et tant qu’à faire les odeurs de cuisine) et n’ont pas été restaurées. L’intérieur est, dans l’ensemble, assez modeste, alors que la plantation était une des plus riches. La famille a amassé une véritable fortune. Mal gérée par les derniers descendants, la plantation a été revendue pour une bouchée de pain afin de payer des dettes.
Des documents d’époque nous éclairent sur le prix des esclaves en fonction de leur sexe, âge, robustesse... Consternant... 😠
Nous reprenons notre route et arrivons à la Nouvelle Orleans à la nuit tombée. Le City Park nous accueille...