15 septembre 2017
Nous quittons le camping dans la matinée. Nous faisons une halte à l’office du tourisme pour connaître les horaires des bateaux à destination de l’Ile de Vancouver. Il y a deux possibilités pour rejoindre l’ile. Le départ peut se faire soit depuis le nord de Vancouver, soit depuis le sud à Tsawwassen. Nous optons pour l’embarcadère situé au sud car cela va nous permettre de passer à Richmond. C’est dans cette ville que nous devons récupérer la carte bancaire prépayée qui a été expédiée par la compagnie Westjet en dédommagement du retard de nos bagages à l’arrivée à Halifax. Notre contact est Suzanne Wong. Nous ne la connaissons pas mais ses coordonnées nous ont été gentiment fournies par Denis et Nathalie, couple que nous avons rencontré à Emerauld Lake quelques mois auparavant. Merci à tous les deux. Nous nous présentons dans son entreprise. Elle est absente mais nous arrivons malgré tout à entrer en relation avec elle par e-mail. Elle donne les consignes à sa collègue et, quelques minutes après, nous récupérons notre carte d’un montant de 510 $ canadiens soit environ 350 €. C’est la fête ! 🎈 🎈
Nous nous dirigeons vers l’embarcadère situé à quelques km en espérant avoir une place pour le prochain ferry qui part à Victoria sur l’Ile de Vancouver. On passe le péage (89 $ canadiens) pour entrer sur le quai d’embarquement. La fille au guichet parle trop rapidement… On répond YES avec un sourire entendu. En fait, on n’a rien compris du tout. On suit les voitures de devant et on prend une file qui n’est pas la bonne… Et on loupe le ferry de 15 heures ! Le prochain part dans une heure. On en profite pour casser une petite croûte à l’arrière de Chouchou. Il fait beau, on a le temps, pas de blême.
Une heure et demi de croisière fort sympa, mais sans voir ni 🐋 ni orque et nous voilà sur l’Ile de Vancouver.
Il est presque 18 heures, il commence à faire nuit et on est pressé de trouver un endroit où dormir. On repère sur la carte un ⛺️ d’état qui fera l’affaire pour la nuit. Pour le paiement, il faut mettre 14 $ et 70 cts dans l'✉️. Evidemment, on n’a pas de monnaie. On va voir le gardien pour lui demander du change. Et évidemment, il n’en a pas… Il nous dit que les Rangers vont passer dans la soirée et que nous pourrons payer par CB. 19, 20, 21 heures, pas de petits hommes verts en vue. Tant pis pour eux et tant mieux pour nous !
16 septembre 2017
Le lendemain matin, on ne se presse pas, certains de voir débarquer nos petits hommes verts. À 10 heures, on lève le camp, non s’en être passés voir le concierge pour lui expliquer. Pas de problème, vous pouvez y aller ! Et voilà comment on ne paye pas le camping 🤣. Ce n’est pas beau, on le sait, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé ! 😇
Direction Victoria, la « capitale » de la Colombie Britannique. Il fait particulièrement beau, le ☀️ brille et cette charmante ville a des allures de station balnéaire. Dès notre arrivée, nous sommes séduits par ses bâtiments centenaires fort bien préservés, par ses rues et ruelles parfaitement entretenues, par ses parcs ombragés verdoyants et fleuris parsemés de totems, par ses vieilles maisons restaurées devenues des boutiques ou des restaurants. En fait on trouve ici une ambiance « so british » extrêmement agréable. Nous flânons avec délice le long des quais, dans le port et dans le quartier animé des maisons flottantes multicolores. Coup de ❣ pour la jolie ville de Victoria.
Sitôt le repas du soir pris en bordure de mer nous cherchons une rue pour nous accueillir pour la nuit. On la choisit obscure, dans un quartier relativement chic…
17 septembre 2017
Nuit calme. Il fait toujours beau. Aujourd’hui, c’est dimanche, il y a une course pédestre dans les rues de la capitale.
Cette épreuve est organisée tous les ans en septembre en l’honneur de Terry Fox, un athlète canadien militant pour la recherche dédiée au cancer. Il devient célèbre pour son marathon de l’espoir.
En 1980, alors âgé de 22 ans et atteint d’un cancer des os, Terry décide de lever des fonds pour la recherche contre la maladie. Il veut relier l’océan Atlantique et l’océan Pacifique en courant malgré sa jambe articulée.
Il est forcé d’arrêter son marathon après 143 jours et 5 373 km parcourus.
Il meurt à 23 ans.
Terry Fox est considéré comme le plus grand héros canadien du XXe siècle.
Depuis, la course Terry Fox est organisée dans de nombreux points du globe chaque année afin de recueillir des fonds pour la recherche contre le cancer. Ce n’est pas une compétition. Il n’y a ni gagnant, ni prix.
Nous regrettons de ne pas avoir participé à cette 🏃 d’autant que nous avions notre équipement dans Chouchou.
On part ensuite jeter un coup d'oeil au Craigdarroch Castle
puis à la government house.
Les canadiens ont l'habitude de déposer devant leur porte les objets dont ils ne se servent plus. Ces derniers sont donc mis à disposition de quiconque gratuitement. En passant dans une rue huppée de Victoria, Muriel remarque un énorme barbecue sur lequel est posé une étiquette avec la mention « FREE »...
Je n'en crois pas mes yeux... La voilà t'y pas qu'elle me demande d'arrêter Chouchou pour récupérer l'énorme barbecue ! J'ai beau lui dire que ça ne pourra jamais rentrer, elle le veut pour améliorer l'ordinaire ! J'hallucine !
Effectivement, il hallucine... il dit n'importe quoi !
Après quelques achats, nous partons à la découverte de l’île. Tous les voyageurs rencontrés au cours de notre périple nous ont vanté la beauté de celle-ci. Nous longeons le détroit de Juan de Fuca. C’est agréable mais nous ne sommes pas subjugués par les paysages. Nous traversons des forêts avant d’arriver en bord du détroit. Nous faisons halte pour la nuit à proximité d’un camping. Au cours du repas, deux français viennent nous faire un brin de causette. On reste ensemble une bonne paire d’heures. Ils sont installés au Canada depuis 50 ans et ont d’ailleurs acquis la nationalité. Ils habitent dans la banlieue de Vancouver. Ils nous proposent de nous accueillir si nous passons dans leur ville. Ils souhaitent absolument nous donner leurs coordonnées mais vu l’heure tardive, l’obscurité absolue et la pluie qui commence à tomber on leur dit que demain sera un autre jour. Ils nous proposent de boire la café le lendemain matin. Ils ont un camping-car et occupent une place de parking à une centaine de mètres de notre emplacement. RDV est pris pour le lendemain. Soirée très agréable.
18 septembre 2017
Après avoir rangé notre bazar et pris un bon petit déj, nous allons voir nos visiteurs d’hier soir. Il est 10 heures. Ils sont déjà partis, sans être venus nous voir, sans même avoir laissé un petit mot sur notre pare-brise ! Ils sont partis comme des voleurs 😤! Putain, c’est bien des français ! Ah de la gueule, ils en avaient ! Nous sommes déçus par leur comportement ! Dommage qu’ils n’aient pas l’adresse du blog pour voir ce que l’on pense d’eux !
On prend la route direction la ville de Chemainus. On traverse des rainforests (forêts pluviales), mais toujours rien de transcendant.
On s’arrête à Lake Cowichan pour le repas. Il se met à pleuvoir ce qui nous oblige à installer le store. Heureusement que nous l’avons, celui-là ! Une douche gratuite dans un camping et nous reprenons notre chemin.
Dès notre arrivée, nous aimons cette petite ville de Chemainus - malgré la ☔️.
Son histoire et sa culture sont tracées sur une trentaine de peintures murales dispersées au hasard dans ses ruelles toutes proprettes.
On retrouve sur les devantures de ses magasins, un esprit un peu Far-West fort sympathique.
Nous décidons d’y passer la nuit et c’est en bordure d’un parc face au Georgia Strait que nous nous installons. Au cours du repas, on s’aperçoit qu’on a perdu le couteau Laguiole d’Éric. Zut alors, c’est de la faute des français… Grrrrrrrrr !
19 septembre 2017
Nuit dans Chouchou pour le moins pluvieuse.
On prend la route sans rien ranger et on attend une accalmie pour déjeuner. Quelques km plus loin, on s’arrête à Ladysmith.
On a perdu la queue amovible de notre casserole. Pfft, la poisse nous poursuit… Enfin une toute petite poisse n’exagérons rien 😕 ! Nous décidons de revenir sur nos pas pour retrouver THE « queue » que nous ne trouvons pas… Va t’on en retrouver une qui s’adapte ? Pas grave du tout… Cette fois-ci rien, ne pourra nous arrêter, on continue ! On profite du temps « pourri » pour s’arrêter dans un RV pour faire une laundry. Avec l’accord du boss, nous faisons deux machines. Nous en profitons pour casser la croûte à l’abri dans le local. Quelques heures après, on reprend notre route. Les paysages défilent. On chemine au milieu des rainforests (forêts pluviales), les 🌲 sont immenses, la visibilité réduite… Ambiance amazonienne un tantinet anxiogène. Moi qui aime les grands espaces dégagés, la lumière… je suis servie ! La pluie tombe sans discontinuité, le sol est humide. On décide malgré tout de faire une petite rando dans « Cathedral grove », endroit où l’on peut admirer les plus beaux spécimens de pins et de cèdres rouges géants. L’enchevêtrement et la position de certains troncs sont époustouflants. D’après les estimations, le plus vieil 🌲, the King of Tree, serait âgé de plus de huit siècles, c’est dire qu’il avait déjà 300 ans à l’époque de Christophe Colomb !
On quitte les lieux, la nuit est quasiment tombée. Encore un casse-tête chinois pour se poser cette nuit. iOverlander… au secours, aide-nous ! Un clic plus tard, on sélectionne un lieu qui pourrait nous convenir en bordure de rivière. Je croise les doigts pour que l’endroit ne soit pas dans la forêt… J’ai horreur 😫 du noir ! Ça y est, on se rapproche… On prend un petit chemin de gravier et une centaine de mètres plus loin, nous y voici. Cinq ou six emplacements en bordure de rivière…Ouf, en levant la tête, on aperçoit des petits coins de ciel… gris… On est un peu crevé. On se pose, on est seuls au monde. Le store, le réchaud, les chaises, la table… Il fait froid, l’humidité est omniprésente. On est prêt !
Franchement… ce n’est pas un voyage de tout repos ! Mais on le savait… C’est pour cela qu’on l’a appelé « LE DEFI ».
Soudain, un véhicule s’engage dans le chemin. Un fourgon blanc apparaît. Un gars au volant passe à proximité, nous fait un petit signe de la main et s’arrête à quelques mètres de nous. C’est qui ? Il va coucher là ? Il est seul ? Non, il est avec son 🐕. Une dizaine de minutes après, il repart et s’arrête à notre hauteur pour discuter. Il habite à Tofino, petite station balnéaire de l’île où nous devons nous rendre le lendemain. La conversation s’engage. Nous lui demandons s’il connaît un endroit pour stationner Chouchou pour les deux nuits suivantes. Il nous propose spontanément son terrain situé dans la zone industrielle de la petite ville. Il nous fait un plan détaillé et nous écrit son nom : Mat Lawson. Lui au moins, il n’a pas que de la gueule comme les deux français rencontrés quelques jours auparavant.
Nous voilà installés « confortablement », enfin je devrais dire à l’abri et au chaud dans notre Chouchou pour une nuit d’enfer.
20 septembre 2017
Ce matin… YES… Le ciel est dégagé. Nos vieux 🍖 sont contents. Mais vu que nous sommes entourés d’arbres, le soleil ne nous réchauffe pas !
Aujourd’hui on va à la plage… 😋 Notre première halte se fait juste avant d’arriver à l’Ucluelet, réputé pour son littoral pour le moins généreux. Nous enchaînons plusieurs trails qui bordent l’Océan Pacifique. C’est tout simplement magnifique. Les sentiers sont tracés de façon harmonieuse. Ils épousent les moindres baies puis se perdent dans les forêts, royaumes des ours et, ce qui est nouveau pour nous, des cougars, autrement dit, des pumas. Le seul animal rencontré est un 🐍.
La journée se passe sereinement et chaudement. Puis vient l’heure de la douche ! Club de fitness : 4 $ / personne. RV park : 5 $ / personne... On branche donc le cumulus ! Juste après, on passe devant un campground de surfeur et là, c’est 0,75 cts les 5 minutes… What else ! Ça nous convient parfaitement. Comme quoi il faut être patient ! C’est le moment de se diriger vers notre étape pour la nuit : Tofino à une trentaine de km de là.
Nous arrivons au bout de la péninsule. Les plages de sable blanc se succèdent. Tantôt elles se cachent derrière une épaisse forêt, tantôt on y accède directement depuis la route. C’est le cas de Long Beach, une longue lanière de sable et de falaises battues par l’océan.
Munis du plan dessiné par Mat la veille au soir, on entre dans la zone industrielle du village et nous n’avons aucun mal à localiser son terrain. Des containers, des bateaux, un canoë, ce sera juste parfait pour passer la nuit. Son fourgon n’est pas là mais en fin de soirée Mat arrive, réservé mais toujours souriant. On lui propose une 🍺 mais il décline l’invitation. Il nous explique comment rejoindre le centre-ville à pied et nous donne quelques renseignements sur les choses à faire dans le coin.
Nous mangeons sur place et passons une nuit tranquille.
21 septembre 2017
Deuxième jour de ☀️😀. Tofino nous voici ! Le sac sur le dos, le Polaroïd en bandoulière, nous quittons le « campement ». Nous partons à la découverte des petites plages sauvages qui bordent le village. Tofino est peuplé d’un mélange de hippies, d’artistes, de 🏄 , de pêcheurs et d’autochtones qui vivent en dehors, sur l’autre rive. Beaucoup d’activités, d’hôtels, de restaurants sont proposés aux touristes. La ville est charmante et attachante.
Aujourd’hui, on achète une 🍕 que nous dégustons en front de mer, juste en surplomb du port. Nous sommes merveilleusement bien ! 😌
Vers 15 heures, nous sommes de retour chez Mat, un peu fatigués. C’est une dizaine de kilomètres plus loin, en bordure de Long Beach qu’on va se faire une petite siestounette. Chouchou est en position nuit, la porte arrière grande ouverte et nous… allongés les doigts de pied en éventail. Enfin un peu de repos ! Nous observons les quelques surfeurs qui fréquentent le spot.
Vers 18 heures, on se met à table. Parce qu’on en a marre de manger dans l’obscurité !
Le soleil décline lentement à l’horizon et soudain, c’est l’explosion de couleurs. Le spectacle est époustouflant 😮. Les lumières se reflètent dans le Pacifique. Je n’ai jamais vu un coucher de soleil aussi spectaculaire, c’est aussi beau qu’une aurore boréale ! En moins contraignant !
On rejoint notre terrain pour la nuit et on retrouve Mat et Harvey, son adorable 🐕. Ce soir, ils dorment dans le fourgon sur le terrain. Il nous explique qu’il est Cost Guard (Garde côte) et qu’il travaille par période de 15 jours. RDV est pris pour le petit déj de demain matin.
22 septembre 2017
On prend le petit déjeuner en compagnie de notre hôte. Il nous propose une petite virée en mer. Nous voilà partis à bord de son bateau en alu qu’il a dessiné et qu’il a… construit lui-même. Nous sortons du petit port de Tofino et longeons le rivage. Pas de baleine, mais des phoques et des lions de mer se prélassant au soleil. Le bateau se faufile entre les récifs à vive allure. Il maîtrise le bougre, on se sent en sécurité.
Sitôt sur la terre ferme, nous l’invitons pour le repas de midi. C’est Ok. On se rejoint à 14 heures devant le Sobo, établissement renommé qu’il a choisi. Harvey reste sagement allongé devant le resto. Il est trop ce chien ! Au menu : huîtres, timbales de fruit de mer… délicieux ! Juste parfait ! Ça change du Mac Do ! 😉
On prend congé de Mat dans l’après-midi après l’avoir remercié chaleureusement pour son accueil.
Pour quitter Tofino, on n’a pas le choix, il faut rebrousser chemin car le village est en cul de sac. Une petite douche au campground des surfeurs… et c’est tout proprets que nous prenons la route.
Dans le village de Port Alberti, un terrain jouxtant une église nous accueille pour la nuit.
23 septembre 2017
La question se pose aujourd’hui : soit on progresse vers le nord de l’île, sachant que la météo prévoit quatre jours de pluie, soit on quitte l’île et on retourne sur « le continent » pour essayer de trouver un peu de chaleur. On choisit la deuxième option car la ☔️ nous use physiquement et mentalement. 😤
C’est de Victoria qu’on prend un ferry qui nous emmène directement, en 1 heure 30 de navigation, dans la ville de Port Angeles aux 🇺🇸.
Durant la traversée on traque les orques... En vain !
On débarque dans un camping qui nous est présenté par iOverlander comme étant free. À notre arrivée, tous les emplacements sont occupés. Merde alors 😱 ! On demande à un gars si on ne peut pas s’installer à côté de son Westfalia et de sa tente pour la nuit. On a besoin que d’une toute petite place, on ne fera pas de bruit, on sera discret… Allez dis oui, s’il te plaît monsieur, on est un peu cassé. « Of course, vous pouvez vous installer où vous voulez ! » Ouf de soulagement, on ne se voyait pas à 18 heures 30 se remettre en route pour chercher un bivouac. On fait la connaissance de Grant et de sa fille Megan. On passe une soirée super sympa qui se termine devant un feu de bois et des marshmallows.