Réveil une nouvelle fois dans la grisaille et sous la pluie. On se lève. Un gars frappe la vitre. « Salut les montpelliérains » ! Super, un français, ils sont rares dans ce « bout du monde ». La conversation s’engage. Thierry et Corinne originaires d’Avignon, retraités de nos âges ont acheté un camping-car à Miami et voyagent depuis 5 mois. On boit le café « chez eux ». Chez nous, c’est un peu difficile quand il pleut. On invite seulement quand il fait beau et… toujours en terrasse ! 😄 Thierry est retraité depuis le mois de janvier, il était… Gendarme ! Alors ça alors ! Nous avons des tas de connaissances en commun. Le monde est petit. On passe finalement la journée ensemble à discuter voyage et évidemment… gendarmerie ! On se quitte en espérant se retrouver soit au cours du périple, soit en décembre dans le sud de la France puisqu’eux aussi vont passer les fêtes de fin d’année en famille avant de revenir sur le continent américain.
Direction la péninsule de Kenaï en fin d’après midi. Il 🌧 et les températures commencent à baisser. On est frustré de ne pas voir les paysages qui nous entourent. On espère une nouvelle fois que demain…
Pour le bivouac de ce soir, ça devrait être plus facile car on a découvert par l’intermédiaire de Thierry et Corinne, une nouvelle application (iOverlander) sur laquelle sont répertoriés tous les endroits où il est possible de stationner gratos.
Effectivement, on repère sur notre carte, un endroit et le GPS nous permet d’y arriver sans aucune difficulté. Il s’agit d’un emplacement en bordure d’une rivière. Nous avons deux voisins : un pêcheur alaskien et un couple d’américains en vacances. Pluie oblige, nous installons le store.
L'invité surprise de ce soir est un... castor !
13 - 17 aout 2017. La péninsule de Kenaï
Située au sud d’Anchorage, cette péninsule est grande comme 4 départements français même si sur la carte elle paraît minuscule. La péninsule est célèbre pour ses glaciers, ses paysages mais également sa faune tant terrestre avec notamment les ours et les orignaux que marine avec les baleines, les orques, les lions de mers…
Notre route nous mène aujourd'hui jusqu’à Seward. La ville de 3 000 habitants se niche au fond d’un fjord entouré de sommets enneigés et de glaciers spectaculaires. Le port en eau profonde permet d’accueillir les plaisanciers, les pêcheurs mais également d’énormes bateaux de croisières. Il y a des touristes mais cela ne se remarque pas autant qu’au Parc du Denali.
Nous assistons au retour de pêche : des saumons, des flétans tous plus gros les uns que les autres…
Après avoir consulté le bulletin météo pour le lendemain, on réserve une balade en bateau de 6 heures (170 $/personne soit 150 € - tout est extrêmement cher en Alaska et on économise heureusement sur les nuitées (100 $ la nuit en motel) et sur les restos (sandwich à 10 $). On va aller voir un glacier qui se jette dans la mer. On espère également apercevoir des orques et des baleines.
Une balade en bordure du fjord nous amène à observer les pêcheurs de saumons. Ils sont là par dizaines, des hommes, des femmes, des gamins. C’est le « sport national ». Enfin, ça n’a vraiment rien d’un sport à vrai dire. Les saumons se comptent par centaines. Les pêcheurs n’ont même pas besoin de mettre des appâts au bout des hameçons ! 😮
Pour dormir, on opte pour un emplacement de camping à 10 $ la nuit ce qui nous permet de déplier notre chambre mansardée.
La « croisière s’amuse »
On se lève avec un ciel bleu, une fois n’est pas coutume. La journée s’annonce bien. À 10 heures 30, on est à l’embarcadère. Le bateau quitte le port. Le capitaine, pas Éric 😜, celui du bateau 😄, ne tarde pas à s’arrêter pour nous faire observer des phoques, des éléphants de mer, des macareux… puis des mammifères beaucoup plus grands. Un pschitt s’élève au-dessus de l’eau, à gauche… puis à droite ! Des baleines ! C’est toujours un spectacle saisissant de voir ce genre d’animaux. Pourtant on est bien loin des photos de magasine dans lesquels on voit les mammifères s’extirper entièrement de l’eau et faire des « saltos ». Bizarrement, et on a eu l’occasion d’en voir à plusieurs reprises que ce soit en Argentine ou en Afrique du Sud notamment, les « nôtres » ne sautent jamais… Elles se contentent de nous montrer leurs énormes dos. Parfois, avec un peu de chance, elles daignent nous montrer leur nageoire caudale et à ce moment-là, on ne peut que s’extasier devant un tel spectacle. On les devine énormes, même si on n’aperçoit qu’un petit « morceau » de dos, un peu comme un iceberg !
Au large du golfe d’Alaska, des îlots sortis de nulle part nous rappelle ceux de la baie d’Along au Vietnam. À part qu’ici la température de l’eau avoisine les 0° C.
Puis on rentre dans un fjord profond bordé par des sommets tantôt verdoyants, tantôt couverts de neige. La température de l’air se rafraîchit et on arrive, au terme d’environ trois heures de navigation, à un glacier qui se jette dans le fjord. La vue est saisissante, on mesure la hauteur de glace grâce à un voilier qui se trouve à proximité. Il fait tout riquiqui ! Les crevasses laissent entrevoir une glace d’un bleu profond. Le ciel a viré au gris mais il ne pleut pas. Une demi-heure après, on amorce le retour sur Seward en espérant voir des orques. Malheureusement, ils ne se montrent pas. Ce n’est pas notre jour de chance. 😢
Nous quittons la ville en fin d’après-midi, bien décidés à trouver un bel endroit pour ce soir. iOverlander nous emmène en bordure d’un joli lac et là, oh surprise ! Un Chouchou, un 110 ! On s’arrête et on s’approche de lui. Il est magnifique. Il arbore de nombreux stickers collés sur sa carrosserie. Ses « parents », installés à bord, descendent et évidemment la discussion s’engage vive et passionnée, d’abord en anglais puis en espagnol (toujours plus facile pour nous). C’est un couple de brésiliens parti de Puerto Alegre en mars 2016.
Puis arrive un couple d’argentins à bord d’un Kangoo. Trop sympa ce bivouac !
Dans la nuit, un couple d’israéliens plante sa ⛺️ à côté de nous. Décidément, toutes les nationalités sont représentées ! 🤗
Le lendemain, nous continuons d’explorer la péninsule.
Nous faisons un arrêt pour aller voir l'église orthodoxe qui surplombe le village de Ninilchik, héritage du passé russe sur la péninsule.
Nous rejoignons ensuite la petite ville de Homer, la capitale du flétan. Le site est magnifique malgré le ciel plombé qui nous masque, en partie, les gigantesques glaciers. On les devine juste énormes.
On achète un gâteau pour notre Dannou. Nous sommes le 15 août, notre petit 🐶 a trois ans et on ne saurait manquer son anniversaire ! On trouve un très joli 🎂 au chocolat !
En 20 jours passés en Alaska, nous n’avons pas vu un seul ours, si ce n’est au Parc du Denali. Comment se « fesse » ? Au Canada, on en a vu une vingtaine et ici, dans the « bear country », niet, nada, nothing. On va se renseigner à une agence qui propose un trip pour aller voir des grizzlis. On l’avait lu mais on a confirmation : c’est 700 $ par personne soit 650 € pour un trip en avion d’une journée. Pfft, ils sont fous ! C’est un truc de beauf. Payer une telle 💰💰 ! On va essayer par tous les moyens de les voir ces grizzlis. On se rend dans tous les endroits où il y a des saumons et donc plus de chance d’en voir. La chance nous a quitté 😟. Ils ne se montrent plus. Mais nous ne désespérons pas.
Le lendemain matin, nous nous dirigeons vers Kenaï, pas grand-chose à voir.
Un arrêt en bordure de route. Un véhicule avec des plaques québécoises stationne à proximité. Un jeune couple en descend. Il s’agit de montpelliérains, Francois et Martina, installés dans la ville de Montréal depuis quelques mois. Il est 17 heures 30, mais malgré tout, on décide de faire une rando ensemble pour tenter d’aller voir les ours. On se rend pour cela au Russian falls (une douzaine de bornes aller/retour). Les saumons remontent le ruisseau pour aller pondre leurs œufs à cet endroit-là, donc… Munis de gore-tex et de parapluies, nous voilà partis sur le sentier. À quatre, on se sent plus forts ! Des plantigrades ont été aperçus ce matin et on y croit dur comme fer ! On voit des dizaines, voire des centaines de saumons mais pas d’ours. On se quitte vers 20 heures et chacun continue sa route.
Un joli bivouac en bordure d’un lac fréquenté par les hydravions nous accueille pour la nuit. Il pleut toujours et encore.
Au réveil, nous poursuivons notre chemin vers Hope. Nous apercevons deux orignaux. Une route en cul de sac mène à ce village du bout du monde, créé lors de la ruée vers l’or. Des maisons en bois, restaurées sont éparpillées dans les bois. Un petit tour dans le centre nous permet de voir quelques habitations qui datent du début du XXe siècle.
Il pleut et les températures chutent. Il fait environ 10°C. Nous décidons de manger sous notre store en bordure de la crique de Cook (Inlet Cook) avant de reprendre notre route, un peu tristounets car le mauvais temps et les nuages nous empêchent de profiter pleinement des paysages que l’on devine grandioses.
Avant de rentrer sur Anchorage pour la deuxième et dernière visite médicale de Chouchou, nous nous arrêtons en bordure de rivière pour voir les pêcheurs de saumons, lesquels sont armés jusqu'aux dents !