Au pays des cow-boys

 

6 - 8 juillet 2017

 

 

 

 

Nous n’avons évidemment rien réservé sur Calgary et nous nous rendons directement dans un Walmart (supermarché) proche du tram, car c’est à l’aide de ce moyen de transport que nous comptons nous rendre demain à la parade du Stampede qui ouvrira les festivités. Nous retrouvons les Armadillo, Patrick et Brigitte, que nous avions rencontrés au Parc National de Watertown Lake. 

Calgary a accueilli les jeux olympiques d’hiver en 1988. Depuis plusieurs mois maintenant, Calgary est, pour nous, synonyme de Stampede - prononcer « Stampide » et on a tout fait pour calquer notre périple sur cet événement.

En juillet, le festival annuel du rodéo vient rappeler à tous les habitants leur passé de cow-boys, et confère à cette ville paisible le reste de l’année une atmosphère particulière et une effervescence hors du commun. Il a d’ailleurs valu à la ville le surnom de « Cowtown ».

Sa parade, ses spectacles, ses attractions attirent chaque année plus d’un million de spectateurs et, d’après les canadiens, il s’agit du plus grand spectacle Outdoor du monde. On ne saurait rater cet événement !

Réveil à 6 heures pour aller assister à la parade qui « ouvre le Stampede ». Nous prenons le tram et 1/2 heure après, nous sommes à pied d’oeuvre. La foule, nombreuse, jalonne déjà l’itinéraire. Ça nous rappelle le défilé du 14 juillet à Paris. Nous trouvons quatre petites places en 1ère ligne sur le trottoir. Nous nous asseyons par terre et attendons la parade qui débute à 9 heures. Une trentaine de groupes de musiques, des chevaux, des cow-boys, des indiens, des calèches, des militaires, la police montée et même des chars défilent sous le regard des milliers de badauds. Les militaires sont ovationnés par la foule. Ils sortent des rangs pour toucher la main des spectateurs. Sympa le geste ! 😍😍😍

Deux heures plus tard, la parade prend fin. On déplore néanmoins le manque de ferveur populaire et de musique. Toutefois, on ne regrette absolument pas d’y avoir participé.

Direction maintenant le site proprement dit. On se croirait à la Foire du Trône à Paris : des milliers de personnes convergent vers le parc. Des stands de nourriture en tous genres, des manèges pour les grands, les petits, des spectacles de musique, un « mini salon de l’agriculture », un village indien tout y est. Même la chaleur étouffante puisqu’il fait plus de 30 degrés ! C’est un festival de chapeaux de cow-boys, de santiags, de chemises à carreaux et de shorts à ras les fesses.

Entre parenthèses, le village indien : zéro pointé. On s’attendait à voir les peuples des Premières Nations (comme on les appelle au Canada) revêtir leurs plus beaux costumes pour accueillir la foule et porter fièrement les couleurs de leurs tribus. Le site sur lequel sont implantés les dizaines de tipis est d’ailleurs très agréable. Les amérindiens qui représentent toutes les tribus locales sont avachis sur des chaises de camping. Concernant leur tenue, ce n’est ni fait, ni à faire. Ils ont les plumes sur la tête, les «  Ray Ban » sur les yeux, des jeans et des tongs. Bref, ils auraient pu faire un effort ce jour-là pour promouvoir leurs cultures. On est déçu par ces attitudes nonchalantes !

Nous avons pris soin de réserver par internet des billets pour assister aux deux épreuves reines du Stampede : la course de chariots et le fameux rodéo.

Un hippodrome plein à craquer. L’hymne national qui retentit, le public debout, tête découverte, les yeux mouillés, qui retient son souffle. L’émotion est palpable. Un hélicoptère, déployant au bout d’un filin le drapeau blanc à feuille d’érable 🇨🇦, survole la foule.  Des applaudissements, des « yahoo » fusent de toutes parts. Nous sommes impressionnés par tant de ferveur et de patriotisme ! 😍😍😍

Il faut dire que nous ne sommes pas habitués à de tels comportements . Dans notre beau pays - oui, il est beau notre pays - notre hymne et notre drapeau sont très, trop souvent hués et souillés par des imbéciles. 😡😡😡 Et je pèse mes mots !

La course de chariots attelés se déroule dans un hippodrome bondé. Les 8 chariots tirés par 4 chevaux commencent la course en décrivant un tracé en forme de 8 au centre du terrain puis ils s’élancent pour un tour de piste. La vitesse est impressionnante.

La soirée se termine avec un spectacle digne d’une ouverture de jeux olympiques. Nous apprécions.

Le lendemain, nous pénétrons dans « l’arène » où va se dérouler Le rodéo.  Les spectateurs ont répondu présent et l’ambiance est survoltée.

Le rodéo est à la fois un spectacle et un événement sportif composé de plusieurs épreuves issues du travail des cow-boys dans les ranchs.

Le spectacle débute par la cérémonie d’ouverture durant laquelle les organisateurs et les concurrents défilent à cheval avec des drapeaux. Ensuite, l’hymne national retentit. Moment toujours aussi émouvant. On ne s’en lasse pas…

Nous assistons à six épreuves :

- le Saddle Bronc (monte avec selle d’un cheval sauvage),

- le Bareback (l’épreuve la plus physique où le cavalier monte un cheval à cru, sans selle ni bride),

- le Bull Riding (les chevaux sont remplacés par des taureaux – spectaculaire),

- le Steer Wrestling (monté sur un cheval lancé au galop, le cow-boy doit immobiliser un jeune bœuf le plus rapidement possible),

- le Calf Roping (le cow-boy doit attraper un jeune taureau au lasso),

et le Barrel Racing (épreuve féminine de course autour de tonneaux).

Le « spectacle » se termine avec des petits bouts d’une dizaine d’années qui font comme les grands en domptant des poneys. So cute ! Trop mignon !

Toutes les épreuves sont impressionnantes. Quelle dextérité, quelle force, quel courage pour tenter de dompter ces animaux ! Les dos sont mis à rude épreuve ! Les cow-boys mangent la poussière. On apprécie les trois heures de spectacle que nous offrent les compétiteurs. Le gagnant de chaque épreuve empochera tout de même plusieurs milliers de dollars.

Même si je sais qu’on ne va pas se faire que des amis…

Quelle différence avec les mises à mort qui ponctuent nos corridas !

Ici, pas d’hémoglobine, pas de pouce brandi vers le bas dans les gradins, pas de lame effilée, pas d’estocade, pas d’habit de lumière ! Seulement la confrontation entre l’homme et l’animal qui ne se termine pas dans un bain de sang.

On quitte l’agitation du Stampede, ravis de nos deux jours. On retrouve Chouchou au parking Walmart et c’est parti direction les Rocheuses. Il fait 35 degrés. On remarque à l’horizon de gros nuages menaçants. Quelques minutes après, des trombes d’eau s’abattent sur nous. Apres la pluie, c’est le tour des grêlons ! Ce n’est pas le moment de s’arrêter pour casser la croute. On est sur la transcanadienne et on roule. Il est 21 heures. On commence à fatiguer ! Exit la petite ville de Canmore. On va bien trouver un endroit où stationner Chouchou pour la nuit. Un parking en bordure de parc fera l’affaire. Il est sensé fermer à 23 heures. On se fait agresser par les moustiques. Tortillons, spray, diffuseur… tout y passe et ils sont toujours là ! Quelle poisse ! Ils nous gâchent la soirée ! 23 heures15 : on ne s’est toujours pas fait expulser et on décide de rester sur place. On verra bien !