Nuit très calme. Quel réveil ce matin : une grosse tortue est en train de pondre sur la plage, juste à côté de notre campement. C’est le deuxième matin que la nature nous réserve une belle surprise !
Aujourd'hui est une journée de transition puisque nous comptons nous rendre aux chutes du Niagara en passant par Toronto.
Toronto, ses quelques 6 000 000 d’habitants, autrement dit ses embouteillages, ses grattes ciel qui regardent d’en haut le reste du monde… est la ville la plus importante du Canada et la 6ème du continent nord-américain. C’est compliqué de débarquer dans une ville d’une telle importance pour quelques heures ! On décide de zapper. On enchaine sur les chutes, toujours dans les embouteillages.
20 juin 2017. Niagara Falls en soirée
La rivière Niagara qui relie les lacs Erié et Ontario et ses célèbres chutes : un endroit qui fait rêver !
Nous sommes vraiment à la frontière entre le Canada et les USA. Un pont nous sépare des States ! Les chutes sont célèbres dans le monde entier. Elles ne sont pas très hautes mais très larges.
J’ai eu l’occasion de voir cette merveille de la nature au cours d’un précédent voyage il y a 25 ans… déjà. Comment vais-je réagir aujourd'hui ?
Les avis sont partagés : beaucoup déplorent les infrastructures existantes et le côté Vegas miniature de la ville de Niagara qui dénature la beauté du site. D’autres comparent les chutes à celles d’Iguazu à la frontière entre l’Argentine et le Brésil qui sont remarquables parce que, entre autres, situées au beau milieu de la forêt tropicale. Iguazu… ses toucans, ses coatis, que de bons souvenirs. Surtout pour Eric ! Non seulement il s’est fait déchirer le tee-shirt par une de ses bestioles qui voulait s’emparer de sa banane mais en plus, il a reçu le réceptacle de la chasse d’eau du WC de notre chambre sur la tête ! Pas de nostalgie, aucune comparaison, nous sommes à Niagara.
Premières images : un casino (comme à Vegas), le hard-rock café et sa célèbre guitare emblématique, des illuminations dans « l’unique rue » de la ville… des touristes (beaucoup d’asiatiques)… puis on s’approche de la rivière Niagara à la fois excités et impatients… et là, c’est un tout autre spectacle : la « petite» chute d’abord puis le fer à cheval immense, non tellement par sa hauteur, quoi que, … mais par sa largeur. C’est, pour nous en tout cas, féerique ! Le bruit des tonnes d’eau qui se déversent est assourdissant. Les embruns nous enveloppent. C’est... wouah ! Une émotion, une vraie. On est à Niagara Falls. Putain de chance ! Le jour commence à décliner et les couleurs sont de plus en plus belles. On a du mal à quitter les lieux même si on sait que demain matin, à la première heure, on y reviendra. Les appareils photos crépitent de tous côtés et le nôtre encore plus que les autres… Pfft, le tri va être difficile ! Puis la nuit tombe, les projecteurs multicolores se mettent en action et le spectacle continue. Il se termine comme tous les soirs par un feu d’artifice.
Certains diront : bof, c’est commercial, c’est, c’est… C’EST FORMIDABLE et c’est tout. Malgré ce déploiement de lumière et de paillettes qui se tient, fort heureusement légèrement mais suffisamment en retrait du site, on s’est laissé porter par la fascination générale.
Un autre bon point pour Niagara Falls : la gratuité du site. On paye 15 $ pour aller randonner dans un parc - oserais-je dire banal ? Oui, je le dis - et on peut voir les chutes du Niagara sans débourser un $. Chapeau et merci.
Pour le bivouac, c’est autre chose… On se rapproche, comme chaque fois qu’on est en difficulté, d’un Mac Do et on va passer une bonne nuit pleine d’étoiles.
21 juin 2017. Niagara Falls en matinée
Reveiilllllllll : il est 6h45, ça c’est des vacances !
On s'arrête à un feu rouge. Un monsieur s’approche de la portière d’Eric et lui remet 2 pins représentant le drapeau du canada en disant « Welcome on Canada ». Il disparaît aussitôt après. Sympa.
Un café, un muffin et nous revoilà devant les chutes… les asiatiques ne sont pas encore arrivés. On n'a rien contre eux mais…bon, ils sont un peu envahissants. Les couleurs sont différentes, l’ambiance aussi… 300 photos de plus dans le « Polaroïd » et on rejoint la voiture en courant - le temps qui nous était imparti (c’est à dire celui pour lequel on avait payé le parking) est terminé.
Les chutes resteront un moment fort de notre périple en Amérique du Nord.
Maintenant, assez flâné, il faut avancer. Quelques 300 km nous séparent de la péninsule de Bruce. On roule tranquillement, il fait un temps splendide, on s’arrête pour prendre la douche dans un bel endroit, on fait les courses… et on arrive, comme d’hab, un peu tardivement pour trouver un bivouac. Tobermory, péninsule de Bruce Pfft… alors, c’est tout petit, mais tout est payant. Tu t’arrêtes pour pisser - oups - tu payes, tu pique-niques - je ne sais pas si le « s » est à pique ou à nique - tu payes… alors ne parlons même pas de dormir dans Chouchou. On emprunte toutes les voies aux alentours. Ici, c’est « tous les chemins mènent à une habitation ». 42 $ le camping, ça ne va pas la tête - juste pour se stationner ! On dégote un endroit à 4 ou 5 km du village, un bout de route, une maison à côté qui a l’air d’être une résidence secondaire. On reviendra à la tombée de la nuit discrètos et on verra bien. Apparemment le coin est infesté de serpents, notamment des « à sonnettes ». Je pense que la pause pipi va être folklo cette nuit. Je hais les serpents, les petits, les gros, les méchants, les gentils, tous, je les hais tous ! Je préfère encore les ours… Bon, il y en a aussi ! Rdv demain matin.