On se lève toujours avec le froid mais en plus il pleut et on n'y voit pas à 10 mètres. Autant dire qu'on a passé une nuit des plus tranquille, on n'a pas été ennuyé par les voisins, et c'est tant mieux. Le tracteur, alias Chouchou, se remet en action pour aborder la pente dans le sens de la descente. Il se comporte comme un dieu ! On décide d'attendre une éclaircie pour continuer notre périple et on va boire un café et un chocolat chaud dans l'un des seuls petits troquets ouverts. Il est midi, le temps se lève un peu et on va voir cette fameuse roche Percé d'un peu plus près. Le site est fabuleux mais nous sommes déçus par l'état de ce qui est autour : un vaste chantier.
Dans l'après-midi on se dirige vers Gaspé puis le parc Forillon.
On rentre dans le parc à la nuit tombée et toujours aucun emplacement où stationner Chouchou pour la nuit. Des chemins et au bout, invariablement, des résidences. Éric est hyper prudent car c'est à ce moment de la journée que sortent les animaux sauvages et à chaque virage, on s'attend à voir surgir un ours où un orignal. Alors la prudence est de mise. 2 orignaux nous montrent le bout de leur naseau au bord de la route. On n'a toujours pas trouvé une soluce pour cette nuit. Alors on prend un chemin de terre et au bout une habitation. Et merde ! Deux gars sortent de la maison, Éric fait demi-tour... c'est maintenant ou jamais. « Attends, je vais leur demander si on ne peut pas s'installer en bordure de propriété ». Culot, quand tu nous tiens ! Et c'est parti... Spencer et Fred, super cools, m'expliquent avec un grand sourire où « parquer notre char ». Voilà t-y pas que je parle québécois maintenant ! Température idéale, terrain engazonné, sécurité absolue et accord des proprios... What else !
Super nuit et café du matin avec nos hôtes d'une nuit. Merci pour vos précieuses informations concernant le parc du Forillon et pour les randos à ne pas louper.
MERCI LES GARS VOUS ÊTES AU TOP !
1er juin 2017
Aujourd'hui je suis à la retraite ! Elle a super bien commencé. Je ne pouvais rêver mieux. Le ciel est bleu et la température agréable pour la première fois depuis le début de notre périple. Randonnée au programme dans le parc Forillon. On va jusqu'à la pointe de la péninsule pour tenter d'apercevoir des animaux sauvages. Les seuls que l'on voit sur la dizaine de kilomètres parcourus sont des porcs-épics. Ça tombe bien car on n'en avait jamais vu. Nos pas nous mènent jusqu'au bout du monde. Un phare domine un éperon rocheux qui surplombe le Golfe du Saint Laurent. C'est un panorama grandiose qui s'offre à nos yeux.
La soirée se passe, tranquillement, dans une jolie cabane, une sorte de gite en bordure de falaise. Éric met quelques bûches dans le gros poêle. On n'est que tous les deux, au chaud jusqu'à l'arrivée d'un couple de français, d'un autre espagnol qui couchent également dans leurs « chars » et de 4 québécois qui viennent simplement pique niquer dans la « cabane ».
2 juin 2017
« Quand on court, on a l'impression que tout est pareil » et c'est pour cela que l'on marche aussi... Par contre, à ce rythme-là, on n'est pas arrivé en Alaska !
Le parc n'est pas encore ouvert ce qui nous permet de dormir sur un emplacement de camping... à côté du couple de français qui a choisi la même option. On est dans la brume. Va-t-on pouvoir faire la rando prévue ? On va attendre que le soleil perce les nuages et on attendra le temps qu'il faudra. Notre cabane nous accueille pour le petit déj. On discute avec deux gardes qui nous expliquent que le parc ouvre ce matin et qu'à partir de ce soir plus de camping sauvage... dans un grand éclat de rire je lui dis « c'est bien dommage ». Par contre ils nous expliquent qu'en dehors du parc, no problème ! Message passé. Les deux gars portent des GPB (= gilet pare-balles) et sont armés. On ne comprend pas trop pourquoi car ce qui nous entoure n'est que calme et sérénité. Ils nous expliquent que c'est pour se protéger essentiellement des braconniers dans le cas où un contrôle tournerait mal !
On n'y voit pas à dix mètres mais Éric est optimiste quant à la suite et on décide d'attendre encore pour aller au belvédère.
On se fait la petite rando de la chute d'eau pour passer le temps.
Vers 11 heures, la brume semble s'estomper et nous attaquons enfin la loop du mont Alban. Elle est donnée pour huit bornes et 265 m de déniv. Ça devrait le faire sans souci. Je rêve toujours de voir des ours mais j'ai la trouille d'en croiser un ... c'est tout le paradoxe de la femme ! Au départ, je chante - faux certes, mais je chante... puis on écoute de l'Aznavour en boucle avec l'iPhone à tue-tête. Non, j'exagère, mais suffisamment fort pour se signaler à la bête. Pourquoi de l'Aznavour, va savoir ? Finalement ce sera 450 m de déniv et belvédère avec une vue à 360° pour le moins fantastique. Le ciel est maintenant bleu et la brume s'est dissipée en partie.
On voit un petit lapin blotti sur une branche qui s'enfuit dès qu'on s'approche. Il a les oreilles et la queue blanches et semble tout droit sorti du compte de Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles.
Nous quittons le Parc national de Forillon avec un temps de chien en fin d'après-midi et nous continuons notre route en bordure du Saint Laurent.
Les emplacements pour « parquer notre char » sont de plus en plus compliqués à trouver, tourisme oblige et les panneaux « interdiction de stationner entre 22 heures et 6 heures » fleurissent sur chaque aire de repos. On se débrouille, même si c'est moins glamour que sur l'île du prince Edouard. C'est le village de Grande Vallée qui nous héberge pour la nuit.